Les Misérables T1 : Fantine de Maxe L'Hermenier, Parada, Looky et Siamh


Editions : France loisirs, 2020, 72 pages, 11, 14,95€
Résumé : Après dix-neuf ans de bagne, Jean Valjean est enfin libre. Considéré comme un homme dangereux, il trouve sa rédemption auprès de Monseigneur Myriel, qui lui donne une chance de se racheter. Dès lors, il décide de se vouer au bien et d'aider les miséreux. Le temps passe et, le forçat Jean Valjean devient monsieur Madeleine.
Son destin rencontrera celui de Fantine, jeune mère célibataire qui, par amour pour sa fille Cosette laissée en pension chez les cruels Thénardier, tombera dans la misère et la déchéance. Mais Jean Valjean croisera aussi la route de l'inspecteur Javert, qui le confrontera à sa véritable identité.
 
Mon avis 
 
Je remercie les éditions FranceLoisirs pour ce partenariat dans le cadre des Top lecteurs 2020 !

Je n'ai jamais été une grande adepte de l’œuvre de Victor Hugo. J’ai donc vu dans cette bande dessinée l’opportunité parfaite pour en découvrir une petite partie. Je ne saurais dire si elle respecte complètement ou partiellement l’œuvre originale, mais pour une néophyte comme moi, elle remplie parfaitement le contrat.

L’histoire est scindée en deux parties bien distinctes. Fantine et Jean Valjean sont  deux personnages certes différents : lui est un ex-bagnard, bourru, solitaire et sans le sou ; elle, est une jeune femme bafouée, déshonorée et condamnée à se sacrifier pour le bien de sa petite fille. Qu’ont-ils en commun ? Eh bien… une vie de misère. Comment vont-ils être amenés à se rencontrer ? Par un curieux hasard, il faut le dire. Au final, ces deux intrigues se rejoignent et s’imbriquent pour n’en faire plus qu’une. C’est typiquement le genre de structure littéraire que j’affectionne.

Il faut également signaler que le titre Les Misérables est tout à fait adéquat. Je pense que personne aujourd’hui, en tout cas en France, ne peut ni comprendre ni accepter les conditions de vie de la jeune Fantine et de sa petite fille Cosette. Qui peut encore penser qu’une femme ayant un enfant hors mariage doit être condamnée à une vie de misère comme celle de Fantine ? C’est révoltant de penser qu’à une certaine époque, pas si lointaine, la société agissait encore ainsi. D’un autre côté, la situation de Jean Valjean fait échos aux jours actuels. Il est évident que pour quelqu’un qui a fait de la prison, se reconstruire est aujourd’hui encore difficile. Là où le bât blesse, c’est la raison originelle pour laquelle Jean Valjean a été condamné. Le vol d’un morceau de pain vaut-il réellement les dix-neuf années qu’a passé ce pauvre homme en prison ? Au-delà du caractère misérable de la vie de ces deux personnages, ce que ressent surtout le lecteur, c’est l’injustice dont ils sont victimes. Gâcher des vies pour si peu… qui peut le comprendre ? Qui peut l’accepter ? La BD retranscrit parfaitement ces sentiments. L’atmosphère de misère, la tension et la pression qu’incarne le personnage de Javert, l’injustice que vit Fantine, et la pitié qu’inspire Cosette… la force de cette BD, c’est la force avec laquelle elle est capable de toucher et de frapper le lecteur.

S’ajoute à cela des illustrations et une colorisation d’une grande qualité. Le dessin est clair, précis et détaillé. Les éléments du premier plan parlent d’eux-mêmes. Mais c’est surtout le fond et la qualité de ses traits et de ses détails qui immergent vraiment le lecteur dans l’histoire. Quant à la couleur, elle donne littéralement vie au dessin. Souvent, l’illustration touchera plus durement le lecteur que les mots.

C’est donc un premier tome qui remplie parfaitement sa mission. Il m’a permis de découvrir la première partie de cette histoire intemporelle qu’est Les Misérables. Et surtout, il m’a donné envie de lire la suite. J’ai hâte de me plonger dans les planches du prochain tome.

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