La Faucheuse T3 : Le Glas de Neal Shusterman




Editions : France loisirs, 28 novembre 2019, 21€, 722 pages.
Résumé : "Les humains apprennent de leurs erreurs. Moi pas. Je ne commets jamais d'erreur." Le Thunderhead, l'intelligence artificielle qui gouverne le monde, a interdiction de se mêler des affaires de la Communauté des Faucheurs. Il ne peut qu'observer.. et il n'aime pas ce qu'il voit. 


Mon avis 

Le glas a sonné pour la Faucheuse. Après deux romans annonçant les prémices d'un âge sombre, le dernier tome nous dépeint une guerre sans merci entre le Nouvelle Ordre et la Vieille Garde. Il met un point final à cette saga de science-fiction que j'avais naïvement prise pour du fantastique. 

A la fin du T2, nous avions laissé Rowan et Citra en bien mauvaise posture pour ne pas dire morts, emprisonnés au fond de l'océan. Le début du roman se passe donc sans eux, mais ce n'est pas grave, nous savons par le résumé qu'ils reviendront. Et puis, ils ne nous manquent finalement pas tant que ça. Maintenant que Goddard est au pouvoir, le Nouvel Ordre a tous les feux verts pour tuer tout son saoul, sans plus se préoccuper du code de conduite des Faucheurs. Cela permet des scènes très dures, parfois difficiles à soutenir. Parallèlement nous suivons la transformation de Greyson, désormais seule personne avec qui le Thunderhead accepte de communiquer. Considéré dès lors comme une sorte de messie par la secte des Tonistes, il est élevé au rang de Saint Homme, prêchant la bonne parole dans le monde sous le nom du Glas. Le Thunderhead semble avoir décidé de se mêler de l'histoire malgré son interdiction d'interférer dans les affaires des Faucheurs. C'est très intéressant de voir avec quelles manières détournées il s'arrange pour amener tout son petit monde là où il le veut.

Plusieurs intrigues sont suivies simultanément : Rowan et Citra chacun de leur côté, Goddard dans sa forteresse de glace, le Glas et Maitre Faraday de part le monde, etc. Toutes ne prennent pas place dans la même timeline, nous le comprenons assez vite et cela ne pose pas de problème de compréhension de l'histoire. Grâce à cela, la lecture est particulièrement bien rythmée. Et comme à son habitude, l'auteur jongle très bien entre les dialogues, les actions et les passages descriptifs. Et la romance, notamment celle entre Rowan et Citra, n'est vraiment pas dérangeante, bien au contraire. Elle accompagne parfaitement l'intrigue principale. C'est fin, et très bien amené. Les moments de douceurs sont toutefois peu nombreux, il faut les saisir quand ils sont là et les savourer. Nous le devons d'ailleurs principalement à Goddard. Le Faucheur fraichement ressuscité dans le corps de Tiger est désormais SupraSerpe. Pour ne rien arranger, sa paranoïa se développe dangereusement. Poussé dans ses derniers retranchements, il montre une cruauté plus exacerbé encore que dans les premiers tomes. Cet homme est un fou, mais un fou désormais au pouvoir. Sa descente aux enfers est palpable et très anxiogène. Nous adorons le voir souffrir, se poser mille questions, chuter dans ses ténèbres, et en ressortir chaque fois plus fou encore. 
Les nombreux personnages secondaires ne sont pas en reste. J'ai particulièrement apprécié Maitre Morisson : jeune Faucheur un peu râté mais pas si mauvais bougre que ça. Son personnage est bien développé, juste ce qu'il faut pour ne pas éclipser les protagonistes mais assez pour être très intéressant. 

Pour ce qui est du grand final... eh bien je ne m'attendais pas à cela. C'est extrêmement surprenant. Je doute que quiconque puisse se douter un seul instant de ce que concocte le Thunderhead. D'aucuns apprécieront la fin, d'autres très certainement un peu moins. Pour ma part, la surprise m'a séduite par sa nature même. De là à dire que j'apprécie ce qui arrive aux personnages... je reste sur la réserve. J'y réfléchis encore. 


En conclusion 

Je peux vous assurer que cette saga en vaut la peine. Elle est à la fois audacieuse et surprenante. Je ne saurais dire si le futur qu'elle dépeint est possible, mais tout ce côté scientifique le rend plausible à mes yeux. La Faucheuse nous questionne sur bien des points, tout en alliant subtilement action, romance, politique et enjeux environnementaux et sociaux. 

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