Editions : Ebook, auto-édité, 675 pages, 23 février 2019Résumé : Véritables piliers de la société, les règles écarlates ont prohibé toutes formes d’expression : l’art, la littérature et la musique n’existent plus. Chaque jour, la milice multiplie les exécutions pour asseoir l’autorité du régime. Demoiselle respectable le jour et voleuse la nuit, Éléonore Herrenstein s’élève contre l’ordre établi. Elle qui espère rejoindre la rébellion et renverser le gouvernement, la voilà brusquement fiancée à l’un des hommes les plus puissants du royaume. Qui est donc Élias d’Aubrey, cet être impénétrable qui semble viser le pouvoir absolu ? Et pour quelles sombres raisons sa famille dissimule-t-elle une mystérieuse toile, peinte un demi-siècle plus tôt ? Éléonore ignore encore que sa quête l’entraînera bien plus loin qu’elle ne l’imagine. Dans un voyage au-delà du possible…
Mon avis
La Voleuse des toits est un one-shot de fantasy. J'en lis rarement, je préfère les sagas voire les cycles. Mais le résumé est tellement intéressant et la couverture si belle, qu'ils ont indubitablement attiré mon attention.
Pour commencer, la toile de fond de l'histoire est très intéressante. Dans ce monde, l'art sous toutes ses formes est interdit. Peindre ou chanter est passible de prison, ce qui est souvent synonyme d'exécution. Toutefois, la société semble bien s'en accommoder. Ou tout du moins, une partie d'entre eux : les aristocrates. Ils ont toute confiance en leurs dirigeants, la Ligue Écarlate. Cette dernière n'est pas constituée par un suffrage, mais par hérédité. Ce sont les mêmes familles qui la composent de génération en génération. Le peuple n'a donc pas voix au chapitre, et est divisé en deux classes sociales : les aristocrates et le bas peuple. Ce dernier est parqué derrière les murs, et vit dans des taudis. Aucune ascension sociale n'est possible. Ce rajoute à cela, une guerre que mène la Ligue Écarlate contre un pays voisin. Chaque année, une purge est réalisée pour enrôler et envoyer au front les jeunes hommes issus des bas fonds.
Dans ce contexte quasi dictatorial, évolue une jeune fille issue de la haute société : Eléonore Herrenstein. Âgée de 17 ans, elle brave l'interdit chaque nuit en sautant de toits en toits pour admirer les étoiles, et rejoindre l'autre partie du mur. Là-bas, elle se fait appeler Plume et traine avec son meilleur ami, Jack, un escroc notoire qu'elle paie pour la protéger. Plume est en désaccord total avec les règles édictées par la Ligue Écarlate. Elle ne comprend pas cette interdiction de peindre, de s'exprimer, et surtout, elle n'accepte pas que la société soit diviser en deux, avec toutes les richesses d'un côté du mur. Mais elle n'a aucun moyen de changer les choses. Jusqu'à sa rencontre avec Elias d'Aubrey, le fils de l'un des membres de la Ligue Écarlate. Impétueux, arrogant et moqueur, le jeune homme n'a absolument rien pour plaire aux yeux de la voleuse de toits. Et pourtant leur destin est intimement lié.
Je me suis rapidement laissée emporter par la plume de l'auteure. Je pensais lire une histoire de rébellion, celle d'un peuple opprimé, bâillonné par un état totalitaire qui l'empêche de s'exprimer à travers toute forme artistique. Et pourtant... j'y ai découvert une romance, une histoire d'amour qui cimente tout un roman. Plume et Elias ont une relation complexe, construite à partir d'un rien, et qui va évoluer lentement, doucement ; passant par la haine la plus farouche à un amour sincère et délicat. Mais ce n'en est pas pour autant qu'un simple roman d'amour. C'est bien plus que cela. Plume est en guerre contre la Ligue Ecarlate, mais Elias est amené à prendre la place de son père au sein même de cette ligue que la jeune femme hait tant. Il s'agit là donc d'une romance sur un fond de politique et de guerre civile. Ou d'une guerre civile sur un fond de romance. C'est là toute la magie de cette histoire. Les deux axes sont étroitement liés, aucun ne prend le pas sur l'autre. L'histoire est équilibrée et cohérente. C'est ce qui la rend encore plus intéressante à mes yeux.
S'ajoute à cela, des personnages secondaires extrêmement bien développés. Jack l'arnaqueur, Avalon, Pipo et Pandore, les meneurs de la lutte contre la Ligue Écarlate, Daniel, Archibald et Frédérion, des civils, tous sont attirés par l'aura que dégage Plume, mais chacun à sa manière. Chacune de ces figures est travaillée de façon cohérente. Chacune apporte ce petit quelque chose qui fait que l'histoire tient debout. On se surprend à les aimer tout autant que les personnages principaux, peut-être même plus (Jack étant de loin mon chouchou). Et leur traitement est particulièrement bien mené. On ne termine pas notre lecture sur notre faim, et c'est ce que j'apprécie.
S'ajoute à cela, des personnages secondaires extrêmement bien développés. Jack l'arnaqueur, Avalon, Pipo et Pandore, les meneurs de la lutte contre la Ligue Écarlate, Daniel, Archibald et Frédérion, des civils, tous sont attirés par l'aura que dégage Plume, mais chacun à sa manière. Chacune de ces figures est travaillée de façon cohérente. Chacune apporte ce petit quelque chose qui fait que l'histoire tient debout. On se surprend à les aimer tout autant que les personnages principaux, peut-être même plus (Jack étant de loin mon chouchou). Et leur traitement est particulièrement bien mené. On ne termine pas notre lecture sur notre faim, et c'est ce que j'apprécie.
Et la fantasy dans tout cela ? Cet univers a bien connu la magie. Mais avec le temps et les différentes répressions, elle a quasiment disparu de ce monde. Et pourtant, c'est bien par une petite touche de magie que toutes les péripéties de nos héros vont se déclencher. Une petite touche qui va prendre de l'ampleur au fur et à mesure de notre lecture. Ce que j'ai apprécié (à mon grand étonnement), c'est que cette histoire de ne fait pas de l'élément fantastique son axe principal. C'est un accessoire, mis au service d'une intrigue plus intime. Et ça fonctionne vraiment.
En conclusion
La Voleuse des toits est un coup de coeur. C'est un one-shot de fantasy qui sort de l'ordinaire. Et puis surtout, c'est une histoire d'amour qui tient la route, tout ça sur un fond politique parfaitement maitrisé. De plus, le style de l'auteure est fluide, la lecture a du rythme. Le roman est un petit pavé, mais il se lit très vite. Je remercie Laure Dargelos qui en a fait la promotion sur les réseaux sociaux. Je termine en vous le conseillant fortement.
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