L'Automne des magiciens T1 : La Fugitive de Hélène P. Mérelle

Editions : Editions de Noyelles, France Loisirs, 652 pages, Septembre 2020, 8,90€
Résumé : Octavianne, huitième fille de la reine d'Elgem a grandi dans le palais royal. À seize ans, sa soeur aînée régnante veut la marier contre son gré. Acculée, Octavianne s'enfuit et mène une vie d'errance, à la recherche d'un maitre de magie qui lui apprendra à contrôler ses pouvoirs naissants. Elle rencontre alors Adalgis, un chasseur mi-homme mi-lion qu'elle sauve et guérit. Au côté de cet être complexe et fascinant, libre et sauvage, une vie différente se dessine pour la jeune magicienne. 
Mais bientôt d'inquiétantes ombres issus de son passé menacent de la rattraper, et Octavianne doit faire un choix. Peut-on réellement échapper à son destin ?

Mon avis
 
L'histoire de L'Automne des magiciens, c'est celle d'Octavianne, princesse du royaume d'Elgem. Dans ce royaume gouverné de reine en reine, l'idée même d'accéder au trône n'a jamais effleuré la princesse. Les règles sont claires : seules les reines sont capables de manipuler la magie. Lorsqu'Octavianne résiste à sa soeur la reine Prima, bien décidée à la marier, son pouvoir magique s'éveille. Cette nuit-là, elle s'enfuit loin de ce mariage forcé et de cette soeur qui n'a que le pouvoir en tête. Octavianne entreprend un long voyage qui la mène dans chaque coin des terres des Neuf-Cités. 

J'aime beaucoup l'idée d'une princesse qui fuit sa vie de confort et part à l'aventure. C'est un thème qui peut revenir dans plusieurs histoires de fantasy c'est vrai. Mais ici la jeune femme s'en va dans le but de trouver un maitre magicien qui lui apprendra à se servir de ses pouvoirs. La première partie du roman est centrée la-dessus. Les lecteurs découvrent tout de l'utilisation de cette magie, en même tant que la princesse. C'est très enrichissant. De plus, le contexte géo-politique est assez bien représenté : neuf cités, chacune gouvernée à sa manière. Pour l'une, seules les reines possèdent la magie, dans une autre, seul le duc en est le légat, et dans une autre encore, la religion fait foi et le culte de la Lune est au-dessus de tout. Les paysages sont aussi différents que les manières de gouverner. Cette diversité fait la richesse de ce premier roman, ou plutôt, de cette première partie.
 
Mais toute cette dimension de l'intrigue est laissée de côté dans la seconde moitié de l'histoire, plus tournée vers la nouvelle relation amoureuse d'Octavianne. Les sentiments prennent alors une place prépondérante et ont pour conséquence de nombreuses longueurs. Certains passages m'ont fait l'impression que nous tournions en rond. S'ajoute à cela, un fait souvent relevé par les autres lecteurs.rices : la princesse Octavianne échappe à de (trop?) nombreuses tentatives de viol et attouchements. Je me demande si cette redondance est pertinente. Je terminerai ce côté plus négatif de ma critique par le résumé. Un conseil : contentez-vous de celui de la quatrième de couverture que j'ai recopié ici. Car sur les sites internet de lecture ou de ventes de livres, le résumé en dit beaucoup trop. Ils vous racontent littéralement tout ce qui se passe d'intéressant dans le roman. 

J'ai beaucoup aimé les personnages. À commencer par Octavianne, une princesse farouche et téméraire, qui sait ce qu'elle veut et surtout, ce qu'elle ne veut pas ! Proche du peuple, c'est une jeune femme généreuse et attentive, qui se mouille les mains lorsqu'il le faut. Au départ indépendante et alerte, elle s'adoucira en rencontrant Adalgis. Celui-ci aura une emprise assez réductrice sur elle c'est vrai. Je trouve que le fait de s'être trouvé un protecteur a camouflé son côté débrouillard. Mais je ne doute pas qu'elle le retrouvera dans le second tome, vu la fin du premier ! Quant à Adalgis, c'est un homme-lion similaire aux loups-garous dans cette dualité qu'il vit au quotidien avec le lion en lui. À la différence cependant qu'il ne se transforme pas en lion. Il est un être hybride, mi-homme mi-lion. J'apprécie beaucoup cet effort de l'autrice de nous proposer de nouvelles créatures. J'attends d'en apprendre plus sur lui et ses semblables dans les prochains tomes. À noter également que c'est un personnage en conflit perpétuel avec lui-même, tiraillé entre le désir d'être avec celle qu'il aime et la réalité de leur situation. Par rapport à Adalgis, l'autrice a su nous décrire sans trop de longueurs cette souffrance qu'il éprouve au quotidien. Il est loin de n'être qu'une bête ou un soldat. Il est bien plus.


En conclusion

C'est un premier tome qui introduit parfaitement l'histoire. Il nous propose un nouvel univers de fantasy, avec des personnages dont on voit bien l'évolution au fil des pages. J'attends plus du tome 2 cependant. J'espère que la romance sera plus en retrait et laissera plus de place à la découverte de ce monde qui promet de belles choses.

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