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lundi 28 décembre 2020

Sacrées Sorcières de Pénélope Bagieu et Roald Dahl

 

Éditions : France Loisirs, 29 janvier 2021, 304 pages, 23,90€
Résumé : Oui, les sorcières existent. Et elles sont TRÈS méchantes. Un jeune garçon et sa grand-mère réussiront-ils à sauver les enfants d'Angleterre, qu'elles ont décidé d'exterminer ? 
 
Merci aux éditions France Loisir pour cette lecture reçue dans le cadre des Top Lecteurs !
 
Mon avis
 
Je n’ai pas lu le livre à l’origine de cette bande dessinée ni vu aucune des deux adaptations cinématographiques. Je suis donc partie sans aucun à priori, sans une aucune idée de ce que j’allais découvrir. 

L’histoire est celle d’un jeune orphelin qui vit désormais avec sa grand-mère. Cette dernière, pour lui remonter le moral, lui raconte une histoire des plus inquiétantes : celle des sorcières. Intrigué, l’enfant en oublie un peu son malheur et écoute avec grand intérêt les avertissements de sa mamie. Car les sorcières sont bien réelles. Et si on est attentif et que l’on sait où regarder, on peut les débusquer facilement. Voilà le jeune garçon prévenu.

J’ai trouvé cette histoire amusante et relativement décalée. Elle a cette petite touche de noirceur propre aux histoires pour enfants des années 80-90, qu’on ne retrouve plus tellement maintenant. La situation initiale n’est pas très sympa pour notre jeune héros qui vient de perdre ses parents. Sa nouvelle tutrice n’est autre que sa grand-mère, qui fume comme un pompier et dont les poumons ne sont pas loin de lâcher non plus. Rajoutez une dose de sorcières affreuses, aux actions non moins horribles, et vous obtenez une histoire toute en contraste. Cependant, je reste dubitative sur la fin. Après leurs aventures précédentes, les enfants et la mamie décident de se lancer dans une mission internationale dont on ne saura finalement rien puisque c’est une décision qui intervient à la toute fin de l’histoire. Si cela avait une saga, j’aurais dit pourquoi pas. Cela aurait été une parfaite introduction pour le tome suivant. Mais il s’agit d’un one-shot et c’est donc une fin ouverte qui nous est proposée. C’est dommage car j’aurais vraiment aimé en savoir plus sur les futures aventures des enfants et de la grand-mère. Je ne suis pas une adepte de ce type de fins.

Quant aux illustrations, j’ai trouvé qu’elles collaient plutôt bien au style de l’histoire. La mamie est délirante avec son brushing énorme et ses binocles plus grandes que son visage. Les souris sont mignonnes comme tout et à l’inverse, les sorcières sont absolument hideuses ! Le style est assez simple, il n’y a pas de jeu d’ombre et de lumière, les fonds sont très peu détaillés voir carrément blancs. Mais cela fonctionne ! L’histoire s’y prête vraiment. Ce n’est pas un style que j’affectionne particulièrement mais ici, le contrat est rempli, Pénélope Bagieu a fait un excellent travail !

En conclusion

C’est une bande dessinée qui devrait plaire aux fans de l’histoire de Roald Dahl puisqu’elle a été adaptée par une autre grande fan de l’auteur : Penelope Bagieu. Les dessins sont clairs et remplissent le contrat. J’ai été emportée dans l’univers des deux auteurs même si la fin ouverte m’a laissée sur ma faim. Mais je ne doute pas que cela plaira au plus grand nombre !

mercredi 11 novembre 2020

Les Haut-Conteurs T0 : Origines de Patrick McSpare et Oliver Peru


 
 
Editions : ScriNeo, 16,90€, 12 octobre 2017, 304 pages
Résumé : 1178. Mathilde a seize ans et son apprentissage de Haut-Conteuse s'achève. Elle est alors confrontée à un premier drame : deux Haut-Conteurs ont été assassinés par l'un des leurs.
La jeune femme et son professeur, Corwyn le Flamboyant, sont bien résolus à arrêter l'assassin. Mais le témoignage d'un pèlerin les envoie bientôt jusqu'à Bagdad où dormiraient les secrets du Livre des Peurs, un ouvrage mystique, et de l'Ordre Pourpre, la caste des Haut-Conteurs.
Entre oasis hantée et ziggourat spectrale, cette quête se révèle plus dangereuse que prévu. Mathilde saura-t-elle entendre l'incroyable vérité ?
Son destin de Haut-Conteuse est en marche... 
 
Mon avis
 
J'ai beaucoup aimé la saga des Haut-Conteurs mais je n'ai pas accroché à la fin proposée. Je me suis alors tournée vers la préquelle, espérant terminer définitivement cette saga sur une meilleure note. Le Songe maudit a joué son rôle, il répond à de nombreuses questions, met en lumière certains personnages délaissés par la saga principale et surtout, achève cette saga avec un petit twist qui fera sourire ou souffler d'indignation les lecteurs.

L'intrigue est dans la pure lignée de celles des cinq opus précédents. Dark, glauque, mystérieuse et qui ne fait pas dans la dentelle. Nos héros sont toujours à la recherche des pages perdues du Livre des Peurs. Mais les voilà pris au piège dans une guerre entre un dieu et un sorcier, avec laquelle ils n'ont absolument rien à voir.  Mathilde est véritablement au cœur de l'intrigue, Mots Dorés sur les talons. Dommage que Corwyn ait été mis de côté mais d'un autre côté, c'est l'histoire de Mathilde, il fallait donc qu'elle soit au centre.

Mais l'élément principal de cette préquelle c'est bien le développement de certains personnages : à commencer par la formation de Mathilde. Dans la saga initiale, c'est elle qui instruit Roland Cœur de Lion et qui le mène sur la voie des Haut-Conteurs. Ici, nous la découvrons adolescente à peine âgée de 16 ans, désireuse de terminer sa formation et d'en apprendre plus sur le monde. Mathilde n'a rien d'une jeune fille calme et patiente. Au contraire, elle s'instruit et se bat avec toute la fougue de la jeunesse. C'est à se demander comment elle a fait pour obtenir son nom définitif : Mathilde la Patiente. J'ai beaucoup aimé tout ce mystère autour de son nom de conteuse. Mais je suis restée sur ma faim. Au final, la raison pour laquelle Corwyn la nomme ainsi n'a rien d'extraordinaire. C'en est presque décevant. 

Ensuite, nous avons Lothar Mots Dorés, l'un des principaux grands méchants dans la première saga. Nous le rencontrons pour la première fois aux côtés de William le Ténébreux en tant qu'apprenti. C'est assez déstabilisant, mais heureusement, il débute sa carrière de meurtrier obsessionnel dès les premiers chapitres. Nous retrouvons bien vite notre bon vieux méchant à la barbe blanche et noire. On apprend d'ailleurs la raison pour laquelle sa barbe en est arrivée à blanchir et c'est très intéressant. On découvre aussi d'où vient cette animosité que Mathilde et lui se vouent mutuellement dans la saga originale. Et ça, c'est de l'or. C'est exactement ce que veulent les lecteurs. 
 
Enfin, je parlerai de Salim. Je regrettais qu'il ne soit pas assez mis en avant dans la première saga. Dans le dernier tome, nous apprenions comment il avait perdu sa langue et pourquoi il était passé de Salim le Facétieux à Salim l'Insondable. Eh bien dans cette préquelle, nous avons la possibilité de voir Salim sous un jour totalement différent. Il n'a littéralement rien à voir avec le personnage renfermé que nous connaissons bien. C'est un élément qui ne peut que ravir les fans de la saga et du personnage, car Salim le Facétieux est un personnage extrêmement joyeux, attachant, et chaleureux et il nous le montre bien.

En conclusion

Je dirais que c'est une bonne préquelle. Je conseille vraiment de la lire après la saga mère. Il me semble qu'elle perdrait de son intérêt si elle était lue en tant qu'introduction.  Elle a permis d'adoucir cette amertume que m'avait laissé le tome 5, dont je n'avais pas du tout apprécié la fin.

jeudi 5 novembre 2020

Les Misérables T1 : Fantine de Maxe L'Hermenier, Parada, Looky et Siamh


Editions : France loisirs, 2020, 72 pages, 11, 14,95€
Résumé : Après dix-neuf ans de bagne, Jean Valjean est enfin libre. Considéré comme un homme dangereux, il trouve sa rédemption auprès de Monseigneur Myriel, qui lui donne une chance de se racheter. Dès lors, il décide de se vouer au bien et d'aider les miséreux. Le temps passe et, le forçat Jean Valjean devient monsieur Madeleine.
Son destin rencontrera celui de Fantine, jeune mère célibataire qui, par amour pour sa fille Cosette laissée en pension chez les cruels Thénardier, tombera dans la misère et la déchéance. Mais Jean Valjean croisera aussi la route de l'inspecteur Javert, qui le confrontera à sa véritable identité.
 
Mon avis 
 
Je remercie les éditions FranceLoisirs pour ce partenariat dans le cadre des Top lecteurs 2020 !

Je n'ai jamais été une grande adepte de l’œuvre de Victor Hugo. J’ai donc vu dans cette bande dessinée l’opportunité parfaite pour en découvrir une petite partie. Je ne saurais dire si elle respecte complètement ou partiellement l’œuvre originale, mais pour une néophyte comme moi, elle remplie parfaitement le contrat.

L’histoire est scindée en deux parties bien distinctes. Fantine et Jean Valjean sont  deux personnages certes différents : lui est un ex-bagnard, bourru, solitaire et sans le sou ; elle, est une jeune femme bafouée, déshonorée et condamnée à se sacrifier pour le bien de sa petite fille. Qu’ont-ils en commun ? Eh bien… une vie de misère. Comment vont-ils être amenés à se rencontrer ? Par un curieux hasard, il faut le dire. Au final, ces deux intrigues se rejoignent et s’imbriquent pour n’en faire plus qu’une. C’est typiquement le genre de structure littéraire que j’affectionne.

Il faut également signaler que le titre Les Misérables est tout à fait adéquat. Je pense que personne aujourd’hui, en tout cas en France, ne peut ni comprendre ni accepter les conditions de vie de la jeune Fantine et de sa petite fille Cosette. Qui peut encore penser qu’une femme ayant un enfant hors mariage doit être condamnée à une vie de misère comme celle de Fantine ? C’est révoltant de penser qu’à une certaine époque, pas si lointaine, la société agissait encore ainsi. D’un autre côté, la situation de Jean Valjean fait échos aux jours actuels. Il est évident que pour quelqu’un qui a fait de la prison, se reconstruire est aujourd’hui encore difficile. Là où le bât blesse, c’est la raison originelle pour laquelle Jean Valjean a été condamné. Le vol d’un morceau de pain vaut-il réellement les dix-neuf années qu’a passé ce pauvre homme en prison ? Au-delà du caractère misérable de la vie de ces deux personnages, ce que ressent surtout le lecteur, c’est l’injustice dont ils sont victimes. Gâcher des vies pour si peu… qui peut le comprendre ? Qui peut l’accepter ? La BD retranscrit parfaitement ces sentiments. L’atmosphère de misère, la tension et la pression qu’incarne le personnage de Javert, l’injustice que vit Fantine, et la pitié qu’inspire Cosette… la force de cette BD, c’est la force avec laquelle elle est capable de toucher et de frapper le lecteur.

S’ajoute à cela des illustrations et une colorisation d’une grande qualité. Le dessin est clair, précis et détaillé. Les éléments du premier plan parlent d’eux-mêmes. Mais c’est surtout le fond et la qualité de ses traits et de ses détails qui immergent vraiment le lecteur dans l’histoire. Quant à la couleur, elle donne littéralement vie au dessin. Souvent, l’illustration touchera plus durement le lecteur que les mots.

C’est donc un premier tome qui remplie parfaitement sa mission. Il m’a permis de découvrir la première partie de cette histoire intemporelle qu’est Les Misérables. Et surtout, il m’a donné envie de lire la suite. J’ai hâte de me plonger dans les planches du prochain tome.

mercredi 4 novembre 2020

Les Outrepasseurs T4 : Ferenusia de Cindy Van Wilder



Edition :  Gulf Stream Editeur, 18€, 2017, 394p
Résumé : Privé de la magie presque disparue, l'empire des Outrepasseurs se disloque de toutes parts. Seuls survivants dans cette débâcle, les Ferreux, des fés réduits à l'esclavage s'échappent de leurs prisons. Soutenus par Ferenusia, un réseau clandestin, ils n'ont qu'un seul objectif : obtenir les mêmes droits que les humains, dans un monde qui ignore tout de leur existence. Mais leurs anciens maîtres sont prêts à tout pour protéger leurs secrets, quitte à éliminer le moindre témoin de leurs forfaits passés...
 
Mon avis

Quatrième et dernier tome, Ferenusia apparait un peu comme le bonus que personne n'osait attendre. J'ai mis un petit moment avant de me le procurer, pensant tout bêtement qu'il s'agissait d'un spin-off qui n'aurait pas grand chose à voir avec l'histoire principale. Je ne pouvais pas être plus dans l'erreur. 

Les héros de cette histoire, ce sont les Ferreux, ces êtres à la peau grise, apparus plus ou moins au moment de la Révolution Industrielle. Nous n'en savons pas grand chose, si ce n'est qu'ils ont été réduits en esclavage par les Outrepasseurs pendants des années. Et maintenant que l'empire des Outrepasseurs se disloque, c'est l'occasion parfaite pour eux de détruire leurs chaines et de se construire une vie enfin libre. Mais vivre dans l'ombre n'est pas à l'ordre du jour. Après une vie d'esclavage, les Ferreux veulent être reconnus pour ce qu'ils sont, et avoir les mêmes droits que tout le monde. Mais alors, comment vont réagir les êtres humains face à cette nouvelle espèce sortie de nulle part ? Les sociétés les plus puissantes les accepteront-elles comme ils le souhaitent ? Comme pour chaque moment clé de l'histoire de l'humanité, cette dernière se divise en deux, ceux qui battent en retraite face à la nouveauté, et ceux qui la défendent. Pour moi, ce quatrième tome est une ode à la tolérance, à l'acceptation des différences et à la solidarité. Sujet toujours d'actualité aujourd'hui, car si nous ne nous battons pas pour l'intégration de créatures fantastiques, il n'empêche que nous sommes encore loin du modèle parfait de tolérance. Lire des romans comme cela remonte le moral et redonne foi, d'une certaine manière.

Mais Cindy Van Wilder ne s'arrête pas là ! Là où ce roman m'a complètement séduite, c'est dans sa manière d'aborder les questions de l'identité de genre et de sexualité. Elle ne met pas le projecteur sur les personnages homosexuels, ou sur S., personnage non binaire. Tout est très naturel. Il n'y a aucune intolérance vis à vis de cela, personne n'y fait attention. L'homosexualité, les personnes qui ne se définissent ni comme homme, ni comme femme, tout cela fait partie du quotidien des personnages. On ne se pose pas de question, et surtout, on ne remet pas en question ! Dans le monde des Outrepasseurs, les débats de ce type n'existent pas, ou plus, car tout le monde vit avec. C'est rafraichissant, émouvant. Je rêverais de vivre dans un monde où la différence est finalement entrée dans une sorte de normalité. Dans un monde où je ne m'étonne pas de lire un roman qui ne met pas de coup de projecteur sur les questions de genre et de sexualité, mais qui les intègre à son histoire de manière tout à fait banale.

Enfin pour ceux et celles qui comme moi se sont posés la question, les personnages principaux des précédents opus font bel et bien partie de ce quatrième tome. Peter et Arnaut, Shirley, Felix et les autres Outrepasseurs ne sont pas en reste. Si certains luttent pour préserver ce qui a toujours été, d'autres se battent pour faire changer et avancer les choses. La fin du tome trois n'était pas figée comme je l'aurais cru. J'ai adoré ce tome quatre et je le conseille à tous ceux et celles qui auraient terminé la trilogie et qui hésiteraient encore à se plonger dans les pages de ce dernier roman.

samedi 31 octobre 2020

Mercy Thompson T11 : Le Souffle du mal de Patricia Briggs


Editions : Milady, 08 Juillet 2020, 7,10€, 408 pages 
Résumé : Mercy a accepté d'endosser la responsabilité de protéger tous ceux qui vivent sur le territoire de la meute - ce qui aurait dû se limiter à traquer des gobelins tueurs, des chèbres zombies et un troll de temps à autre. Au lieu de cela, leur foyer est à présent considéré comme une zone neutre où les humains peuvent négocier avec les faes sans danger. En réalité, nul n'est en sécurité. Tandis que généraux et politiciens affrontent les Seigneurs Gris, une tempête approche... Et son nom est la Mort. Mais la meute a donné sa parole. Qu'importe le prix. 
 
Mon avis

Ah Mercy Thompson, ma saga préférée encore jamais détrônée. Loups-garous, vampires, faes et changeurs... une lecture parfaite pour ce mois d'Octobre. Chaque année j'attends avec impatience la sortie poche du nouveau tome des aventures de notre coyote préféré. Et nous voilà déjà au onzième tome. Mais pour la première fois... je ressens comme un léger essoufflement.

L'histoire se déroule seulement quelques semaines après les événements du tome 10. Mécanicienne le jour et chasseuse du surnaturel la nuit, Mercy jongle entre ses multiples occupations du mieux qu'elle peut. Au début du roman, il est décidé que la meute de son mari Adam interviendra en tant que "garde du corps" des humains lors d'une réunion de négociations entre ces derniers et les représentants faes. Mais comme toujours, rien ne se passe comme prévu. Mercy va vite se rendre compte que les nombreuses apparitions de zombies pile au moment où les humains et les faes décident de s'entretenir, ne sont certainement pas dû au hasard. Et cette fois-ci, face à elle, ce ne sont pas des loups-garous solitaires ou des vampires assoiffés de pouvoir, mais bel et bien des sorcières qui ont décidé de se lancer dans la politique.

Ce que j'ai apprécié dans cette nouvelle histoire c'est qu'elle met directement en scène Elizaveta et sa famille. La sorcière qui a toujours été du côté d'Adam, se montre finalement plus ambigüe dans ses principes qu'elle ne le laissait penser jusque là. La magie prend une nouvelle dimension puisqu'elle amène dans son sillage une créature que nous n'avions pas vue jusque là : le zombie. Je n'aurais jamais cru en voir dans cette saga, j'ai toujours trouvé le zombie très... caricatural. Mais Patricia Briggs a joué d'une main de maitre et a réussi à leur donner une substance plus réelle, plus sombre aussi. Elle n'a pas insisté sur le côté monstrueux mais plutôt sur cet aspect de marionnette et toute l'ampleur immorale qui va avec. C'est finement joué !
 
De plus, il semblerait que ces monstruosités aient un lien avec les capacités de Mercy. Il est vrai que depuis le début de la saga, les pouvoirs de Mercedes posent question. Pourquoi est-elle capable de voir les fantômes ? Ou de résister à la magie ? Nous savons que ce lien qu'elle entretient avec les morts lui vient de son père, Coyote, lui-même lié à la magie du changement. Et quel plus grand changement que la mort ? Là aussi, l'autrice nous surprend encore. C'est ce qui fait le charme de la saga. Même si l'héroïne est entourée de loups-garous et de vampires, créatures très exploitées dans la littérature actuelle, l'espèce à laquelle elle appartient n'est pas du tout connue. Les changeurs, ces êtres nés de divinités amérindiennes et qui ont la capacité de prendre la forme de leur géniteur, ont encore beaucoup à nous apprendre sur eux-mêmes. C'est un point positif de cette l'histoire.

Par contre, là où le bat blesse, c'est dans la continuité de l'histoire de certains personnages. Au final, j'ai eu l'impression qu'on n'avançait pas spécialement. La relation entre Mercy et Adam en est toujours au même point, ils s'aiment, et ça s'arrête là. Samuel est définitivement évincé de la saga, on ne l'a plus revu depuis le tome 5 si mes souvenirs sont bons. Stephan est à peine exploité... Le seul qui semble avoir tiré son épingle du jeu ici c'est Wulf. Vampire magicien incontrôlable, Mercy en a une peur bleue. Pour moi cependant, il reste l'un des personnages les plus intéressants de la saga. J'ai particulièrement été touchée par son intervention. C'est un personnage extrêmement ambigu et j'espère en apprendre plus encore sur lui par la suite. D'ailleurs dans un des derniers chapitres, l'une des sorcières le nomme "loup". Elle se reprend et dit immédiatement qu'elle ne sait pas pourquoi elle l'a appelé ainsi. Je pense que ce n'était clairement pas anodin. Et si nous n'avons pas eu le fin mot de l'histoire dans ce tome-ci, j'espère que nous l'aurons dans les suivants. Je serai bien déçue sinon. 
 
Petite mention également pour le dragon, créature fantastique qui apparait enfin pour la première fois. J'avais toujours imaginé qu'ils faisaient partie intégrante de cet univers, mais qu'ils avaient peut-être tout simplement disparus au cours des siècles. Au final, nous avons pu en voir un, et j'en suis ravie. J'espère en voir d'autres par la suite ! 


En conclusion :

Beaucoup de nouveautés pour ce onzième tome : des dragons, des zombies, des sorcières maléfiques... L'autrice ne cesse de nous surprendre et semble avoir toujours plus à nous donner. Cependant, je déplore un certain ralenti dans la relation de certains personnages. J'aimerais voir évoluer la relation entre Adam et Mercy, j'aimerais voir Samuel revenir, et surtout, surtout, en apprendre encore plus sur Wulf qui est en passe de devenir mon personnage préféré. Le tome 12 devrait sortir à la fin du mois de novembre. Je n'ai qu'une hâte, c'est de l'avoir entre les mains... comme à chaque fois !

 

 

Le roi Osfrid T1 de Matilda Taupee Fortune


Editions : Editions de l'Apothéose, 194 pages, 13,80€, 2020
Résumé : L’univers est divisé en neuf mondes qui, pour la stabilité du Tout, ne peuvent communiquer ensemble. Odin, dieu tout-puissant, y veille jalousement. Mais sait-il que dans le royaume de Midgard, une prophétie annonçant au roi Didrik la mort de son fils allait menacer l’équilibre. Osfrid, prince de Midgard, est un adolescent superbe, mais voilà que sa santé décline. C’en est trop pour la fierté du jeune homme qui, un jour, décide de quitter le royaume.
Accompagné par Ralf, Falco et une inconnue, Osfrid entame le périple de sa vie. Le voyage est ralenti par les infirmités importantes d’Osfrid et contrarié par Ragnar qui veut s’assurer de la vacance du trône. Vont-ils réussir la traversée du royaume des morts que défend la déesse Hel ? La déesse Freya pourra-t-elle leur apporter son aide jusqu’au bout ? Lorsque les Dieux règlent leurs comptes à travers leurs créatures, ces dernières souffrent… beaucoup. 
 
Merci à Matilda Taupee Fortune qui m'a contactée directement sur ma page FB pour ce partenariat.
 
Mon avis
 
Malheureusement, cette lecture est un abandon. J'en suis la première désolée. J'abandonne rarement, je n'aime pas m'arrêter en plein voyage. Qui plus est lorsque le livre m'a été confié directement par l'autrice. Mais dans ce cas précis, je n'ai pas pu faire autrement.
 
Je vais commencer par l'histoire. Le résumé m'a immédiatement attirée. Le panthéon nordique, un prince maudit, des mondes et des créatures différentes... tout pour me plaire. Le prince Osfrid, maudit dès sa naissance, perd le goût de vivre et décide d'en finir. Mais alors qu'il tente un suicide par la noyade, la rivière le transporte dans un nouveau monde, où il est sauvé et recueilli par des frères nains. Là-bas, il fera la rencontre de la belle Gisela dont il tombera amoureux. Voyant son corps totalement rongé par la maladie, la jeune femme et les nains vont l'aider à rejoindre une source magique aux propriétés curatives. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que les dieux les surveillent. Odin n'apprécie pas que les mortels se baladent de monde en monde. Quant à Loki, rien ne l'amuse plus que de torturer les voyageurs égarés. Leur seul soutien : la déesse Freya, figure maternelle et protectrice qui les guidera tout au long de leur périple. 
 
L'histoire a tout pour séduire. Mais là où cela ne prend pas, c'est dans le style et la forme, qui ont totalement desservi l'intrigue. Il m'a été très difficile de comprendre les différentes étapes de l'histoire. Tout s'enchaine à une vitesse folle, le lecteur n'a pas le temps de savourer le suspens qu'il a déjà la réponse et la solution sous les yeux. Ceci dit, ce n'est pas ce qui m'a dérangée le plus. Si j'ai reposé le livre avant la fin, c'est tout simplement parce que je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Le récit manque cruellement de descriptions. Les passages narratifs ne sont pas assez fournis. Bien sûr, il y a toujours un effort d'imagination à faire, mais ici il n'y a pas de support sur lequel baser l'imaginaire. De nombreux passages sont expédiés, ce qui ne permet pas au lecteur de comprendre le cheminement des actions. A partir de là, il devient compliqué d'apprécier la lecture. J'ai d'ailleurs eu énormément de mal à accrocher aux personnages. Ils manquent de substance, de matière. Les dialogues sont également un sujet compliqué. Il m'est souvent arrivé de ne pas comprendre qui prenait la parole car il n'y avait aucune précision. Quant au registre de langue, il m'a semblé se détériorer au fur et à mesure de ma lecture. Au départ, Osfrid s'exprime avec un langage princier, qui sied parfaitement à son rang. Mais en avançant dans l'histoire, il devient grossier, et parle d'avantage comme un... paysan (au sens péjoratif du terme). 
 
 
Je pense que c'est une histoire qui a beaucoup de potentiel. Simplement, elle ne me semble pas encore aboutie. Le manque de descriptions des paysages, personnages et actions, ainsi que la confusion dans les dialogues desservent le récit de manière général. Je ne peux qu'espérer que le tome deux sera plus consistant.

 

mardi 20 octobre 2020

Le chateau des animaux T1 : Miss Bengalore de Félix Delep et Xavier Dorison


Editions : France loisirs, 2020, 72 pages, 15,95€
Résumé : Les hommes sont partis. Dans le château, il ne reste plu que les animaux : poules, chèvres, ânes et moutons s'épuisent à la tâche pour le prestige du Président Silvio et sa cruelle milice de chiens. La dictature et la terreur règnent... À moins que certains animaux ne décident d'entrer en résistance.
 
 
Mon avis
 
Je remercie les éditions France Loisirs pour cet envoi de dernière minute. J'ai adoré me révolter aux côtés de ces animaux. Merci de votre confiance ! 
 
Notre histoire prend place dans un château, transformé en ferme par ses propriétaires, puis abandonné. Ne restent plus que les animaux, laissés là, entre eux. Lapins, poules, chats, vaches, chiens et autres oies vivent en autarcie entre les murs de l’immense bâtisse. En autarcie, mais pas en liberté. Enfin pas tous. Les chiens sèment la terreur, leurs griffes et leurs crocs suffisent à maintenir la population du château au pas. Leur leader, l’imposant taureau Sylvio, règne en maitre. Sa seule présence insuffle la peur. Sa taille gargantuesque ne souffre aucune comparaison dans le château. Grâce à cela, il s’est tout naturellement proclamé président des lieux dès la disparition des humains.

Je trouve cette fresque criante de vérité et très bien amenée. Comment maintenir sous sa coupe des dizaines de personnes ? Par la peur. Et quoi de plus imposant et intimidant qu’un énorme taureau et une horde de chiens déchainés ? Le lecteur comprend très bien ces petits animaux qui se laissent enchainer. Comment pourrait-il en être autrement ?

Les premières pages m’ont littéralement retournée. D’autant que l’histoire commence fort avec l’exécution de la pauvre Adélaïde, qui n’a commis pour seul crime que d’avoir garder pour elle l’oeuf qu’elle a elle-même pondu. À titre d’exemple, elle est déchiquetée par plusieurs chiens sous les yeux de tous les autres animaux. Imaginez, une pauvre petite poule, attachée à un poteau, le visage tuméfié, face à une meute de chiens tous crocs et griffes dehors. Le rapport de force est bien sûr disproportionné. Mais que faire face à cela ? Cette scène donne immédiatement le ton de l’histoire. Ce n’est pas un conte pour enfants. Ça non.

On se retrouve rapidement à prier pour ces pauvres animaux que l’on prend en sympathie. J’avoue avoir eu beaucoup d’apriori au début de ma lecture. Le sujet ne m’intéressait pas plus que cela, et je n’ai jamais été une grande fan de l’antropomorphie. Mais ce premier tome m’a complètement convaincue.

Premièrement, même s’il s’agit d’animaux, il est tout à fait possible de s’identifier à ces petits êtres malmenés. Deuxièmement, il est intéressant de voir que celle qui va mettre le feu aux poudres est une vieille oie et celle qui va agir dans l’ombre est une jeune chatte, maman de deux chatons. Les deux figures de proue de cette révolution sont deux femelles. Et ça en 2020, je trouve que c’est très bien placé. Aidée de César le Lapin et du Rat, miss Bengalore mène sa petite révolution, en éveillant discrètement les consciences de ses camarades d’infortune. Le Rat est littéralement la voix de la sagesse. Cela fait un peu cliché, mais c’est rapidement pardonné car il représente le petit grain de sable qui vient gâcher le plat du président. J’ai adoré son intervention dans la grange, et son discours sur la vérité. Il a une manière imagée de présenter les choses qui est très intéressante et très percutante. C’est un personnage très intéressant.

C’est d’ailleurs là, l’une des forces supplémentaires de cette histoire. Les personnages sont extrêmement convaincants. Chacun exploite des traits caractéristiques de l’animal qu’ils sont, mais en parallèle, ils représentent également chacun une personnalité littéraire distincte. Le Rat est un vieux sage, miss B. est une chatte préoccupée par sa famille, Marguerite est une vieille oie qui n’a plus rien à perdre, plus de famille ni de bien, Ruck est le personnage secondaire toujours là en cas de besoin, et César est le meilleur ami que tout le monde voudrait avoir. Ces figures sont stéréotypées, mais malgré cela, cette histoire fonctionne vraiment car elle prend le lecteur par les sentiments. 


En conclusion

Ce premier tome est une réussite. Les illustrations sont criantes de vérité et parlent parfois plus que les mots. Les émotions sont fortes, on passe sans transition par de l’indignation, de la peur, de la révolte, un sentiment d’injustice, puis par de l’espoir, et enfin une sensation de satisfaction et de détermination. Je ne peux que vous conseiller cette bande dessinée. Moi en tout cas, j’ai hâte de lire le deuxième tome !
 
 
 Le château des animaux :
T1 : Miss Bengalore
T2 : Les Marguerites de l'hiver
T3 : La Nuit des justes
T4 : Le Sang du roi
 

jeudi 8 octobre 2020

Lulu et Nelson T1 : Cap sur l'Afrique d'Aurélie Neyret, Omont et Girard

 



Editions : France loisirs, 2020, 64 pages.
Résumé : La vie ne prend pas toujours le chemin le plus court pour nous mener là où elle doit nous mener. Elle aime les détours. Et ceux-ci regorgent d'émotions inconnues, d'expériences inédites et de rencontres magiques... Dans un pays en proie aux inégalités, Lulu - italienne intrépide - et Nelson - sud-africain, plein d'espoir -, que tout tend à séparer, se retrouvent unis autour d'un même combat : la quête de la liberté. 


Mon avis

Premièrement, je tiens à remercier les éditions France loisirs qui m'ont fait confiance, et qui m'ont accueillie dans leur équipe de Top Lecteur. Vous pourrez également retrouver mon avis sur leur site, Franceloisirs.com.

Lulu et Nelson n’a rien à envier à son prédécesseur Les Carnets de Cerise. Cette fresque africaine vous dépayse sans difficulté et vous questionne à la fois sur les rapports entre humains, et entre humains et animaux. 


J’ai beaucoup aimé ce tome 1. Je ne suis peut-être pas objective puisque je suis une fan inconditionnelle d’Aurélie Neyret, qui avait déjà fait un extraordinaire travail sur les Carnets de Cerise. D’un autre côté, c’est certainement aussi la preuve que cette BD en vaut le coup.


Premièrement les illustrations, les traits sont tout en rondeurs. Une attention toute particulière est portée sur les ombres et les décors des planches sont très bien travaillés également. Les couleurs utilisées ne sont pas agressives et la palette est assez large. Chaque chapitre a sa couleur, ce qui permet un découpage net et précis qui plaira au lecteur.


L’histoire quant à elle n’a rien d’une histoire simplette. Les thèmes abordés y sont d’actualité et parfois même assez durs. L’histoire commence avec la mort de la mère de Lulu, puis se poursuit avec celle de son meilleur ami, le lionceau né le même jour qu’elle. La fillette se retrouve alors dans un processus de deuil qu’elle a du mal à gérer. Et son père ne s’en sort pas beaucoup mieux. La fillette cache alors sa douleur dans son projet de repeuplé le cirque familial, en partant seule en Afrique du Sud, à la recherche d’autres lions. L’adulte que je suis en a eu des frissons, rien qu’à l’idée de savoir cette petite clandestine voyageant seule à l’autre bout du monde. Heureusement pour elle, son père la suivit. Mais nous voilà finalement embarqués dans une toute autre histoire, puisque qu’une fois arrivés en Afrique du Sud, nos deux héros se retrouvent en plein Apartheid. Pour les plus jeunes, c’est une partie de notre histoire qui leur seront très certainement encore inconnue. Il y a donc ici une part d’instruction historique très intéressante et intelligemment amenée puisque nous découvrons tout cela avec les yeux de Lulu, soit les yeux d’une enfant. C’est parfait pour expliquer ce bout d’histoire à nos propres petits.


Et puis Lulu va faire la rencontre du jeune Nelson. Un enfant noir sud-africain qui va se faire un devoir de s’occuper d’elle. Va alors se poser la question de l’éthique animale. Nelson ne comprend pas pourquoi Lulu veut capturer des lions pour les ramener chez elle, eux qui vivent tranquillement en liberté dans la savane. Encore un sujet très intéressant à traiter avec les enfants. Sommes-nous en droit de voyager jusqu’en Afrique du Sud pour capturer des lions qui n’ont rien demandé à personne, et les ramener chez nous ? Bien sûr, du point de vue de Lulu, il s’agit plus de se faire de nouveaux amis pour remplacer les anciens qu’elle a perdu, et qui ont toujours été auprès d’elle ! Les capturer pour amuser les adeptes du cirque, ce n’est pas vraiment ce qui l’intéresse. Mais est-elle dans son bon droit pour autant ? Nelson va lui poser la question. Et cette question, les enfants qui liront cette BD se la poseront également.


En résumé, cette bande dessinée a tout pour plaire. Une histoire attachante et qui fait réfléchir sur de nombreux sujets, et des illustrations magnifiques qui ne manqueront pas de ravir les yeux des lecteurs. 





mercredi 15 juillet 2020

La Boite à musique T1 : Bienvenue à Pandorient de Gijé et Carbone



Éditions : France Loisirs, 2020, 60 pages
Résumé : Pour son 8ème anniversaire, Nola reçoit un magnifique cadeau : la boîte à musique de sa maman Annah. Quelle mélodie enchanteresse ! Mais à y regarder de plus près, une petite fille gesticule à l'intérieur et appelle au secours... En suivant ses instructions, Nola rapetisse et entre dans la boite à musique. Elle découvre alors Pandorient, un monde fabuleux mais aussi dangereux...

Mon avis

La Boite à musique, c'est d'abord une couverture magnifique, qui attire l’œil par ses belles couleurs et cette petite fille dessinée en son centre. De quoi mettre l'eau à la bouche et attirer les lecteurs comme des abeilles. Et effectivement, les cases sont joliment illustrées et rendent justice à la couverture. Les traits sont tout en rondeur, les couleurs - rose, bleu, violet - immergent rapidement les lecteurs dans ce monde féérique.

Ensuite, l'histoire de Nola : Elle est à la fois touchante et pleine de mystères. On apprend très vite que la petite fille et son père sont en plein processus de deuil suite au décès de la maman de Nola. Alors qu'elle fête ses 8 huit ans, son père lui offre une boite à musique ayant appartenu à sa mère. L'enfant s'isole alors avec son présent déjà si précieux à ses yeux, et y découvre avec stupeur une autre petite fille enfermée à l'intérieur. Débute alors une incroyable aventure dans un monde féérique, enfermé dans cette petite boite.

L'histoire est très simple pour ce premier tome. Elle introduit le monde de Pandorient, ce petit univers peuplé de créatures surnaturelles, où les lois et coutumes sont bien différentes des nôtres. Nous apprenons que la mère de Nola y était déjà allée par le passé et qu'elle s'y était même fait des amis. Pour Nola, l'adaptation à ce nouvel environnement se fait très vite. De toute manière, elle n'a guère le choix ni le temps de poser beaucoup de questions : à peine arrivée, la voilà embarquée dans une course contre la montre afin de sauver la mère de ses nouveaux amis, Igor et Andrea. Les péripéties s'enchainent à une vitesse folle, si bien que le lecteur a à peine le temps d'apprécier ce nouveau monde, que Nola est déjà rentrée.

Cette bande dessinée est destinée à un jeune public, toutefois elle propose différents degrés de lecture qui contentent tous les âges. On se rend bien vite compte que les lois qui régissent Pandorient sont très strictes et qu'elles vont probablement poser problème à notre jeune héroïne dans le futur. En tout cas, j'ai trouvé cette histoire à la fois attendrissante et entrainante. L'intrigue est assez simple et nous n'avons pas vraiment le temps d'explorer Pandorient. Je pense donc qu'il s'agit simplement d'une introduction. Nous rentrerons probablement plus en profondeur dans le sujet à partir du T2. Je l'espère en tout cas.


En conclusion

Ce premier tome est magnifique : les illustrations sont à la hauteur de la couverture qui attire l'oeil sans problème. L'histoire quant à elle, est très simple mais les personnages sont attachants et surtout... le monde de Pandorient intrigue et questionne. J'ai hâte de lire la suite !


La boite à musique
T1 : Bienvenue à Pandorient
T2 : Le Secret de Cyprien
T3 : A la recherche des origines







dimanche 5 juillet 2020

Les Haut Conteurs T5 : La Mort noire d'Oliver Péru et Patrick McSpare



Editions : France Loisirs, 446 pages, 2013
Résumé : Rome, automne 1193. Humbles ou puissants, les gens meurent par milliers, foudroyés par la Mort Noire. De sinistres semeurs de peste y veillent, hantant les rues et les collines de la ville. Les Haut-Conteurs semblent être les seuls à pouvoir arrêter ces créatures. Mais, accusés de sorcellerie, pourchassés par la foule qui les adulait hier encore, ils deviennent les jouets d'un ennemi fait d'ombres et de secrets. Alors que le temps joue contre eux et le monde entier, Roland, Mathilde, Salim et Corwyn voient se réaliser les pires prophéties du Livre des Peurs. Ainsi, l'heure est venue de tout comprendre...

Mon avis


Dernier tome de la saga, La Mort noire vient mettre un point final à cette histoire pleine de magie et d'épiques aventures. Plus sombre et dramatique que ses prédécesseurs, il n'épargne personne, ni les protagonistes, ni même les lecteurs.

L'histoire des Haut-Conteurs, c'est avant tout celle d'une quête : la recherche d'un livre mystérieux et maléfique, dont les centaines de pages ont été disséminées aux quatre coins d'une Europe médiévale. Dans ce roman, toutes les questions posées depuis les premières pages du T1 trouvent une réponse : Qu'est-ce que le Livre des Peurs ? Pourquoi et par qui a-t-il été écrit ? Quel est le lien qui l'uni à Roland Coeur de Lion ? Nos compagnons irons de découvertes en déconvenues, s'enfonçant toujours un peu plus dans les ténèbres. Ce cinquième livre ne vous apportera pas de fin heureuse. Il est amer, frustrant et laisse un fort sentiment de trahison au lecteur.

Je n'ai pas apprécié cette fin. Ce n'est pas tant le contenu qui m'a déplu que la forme. Pour ce qui est du contenu : il est trop sombre à mon goût. Le traitement réservé aux personnages est difficile à avaler, surtout lorsqu'on s'y est attaché comme moi. Mais j'y reviendrai par la suite. En réalité, c'est surtout la forme qui m'a déçue : c'est simple, trente ans sont résumés en un seul chapitre. Pour moi, l'ellipse est trop grande. Le dernier chapitre expose au lecteur ce qui s'est passé lors des trois précédentes décennies. Puis il revient au temps présent et apporte l'événement final, le point d'orgue de la saga. Ça me paraît bien trop expédié.

Les personnages maintenant. Je mentirai en disant que leur exploitation m'a convaincue. C'est une histoire sombre, c'est vrai. Nous le savons dès le premier tome. Mais je ne m'attendais pas à ce que la fin de certains personnages suive le même chemin. Prenez Geoffroy Bouche-Goulue, ce haut-conteur plus attiré par la ripaille que par les aventures. Il paraît inoffensif avec sa grosse bedaine, c'est pourtant un fin combattant. Je l'ai adoré dès sa première apparition dans le T3. Dans ce tome-ci, il n'apparait quasiment pas, puisqu'il est rentré chez lui en Allemagne. Soit. Malheureusement lorsqu'enfin il réapparait, c'est décevant et franchement, cela laisse un sentiment de déception à tous les lecteurs qui comme moi, auront eu un coup de coeur pour ce personnage. Prenez ensuite Salim l'Insondable : un haut-conteur à qui on a coupé la langue. Il a perdu la capacité de parler des années auparavant, et par là, sa capacité à conter bien sûr. Psychologiquement, cela a forcément un impact sur le personnage. Nous avons la chance d'apprendre comme ce tragique accident a eu lieu, mais le personnage restera un mystère jusqu'au bout car nous ne savons pas ce qu'il ressent vraiment au fond de lui. Ne plus pouvoir conter... cela doit être si difficile à supporter. J'aurais aimé approfondir les sentiments de Salim. Quant à Mathilde et Roland... leur fin est pour moi d'une amertume difficile à avaler.
C'est très cruel, mais au fond, c'est le jeu.

Pour ce qui est de la saga dans sa globalité, il est une chose qui m'a également déçue : c'est le mot "Conteur", ou plutôt, ce qu'il représente. La voix des rois, cette capacité à mobiliser les muscles respiratoires, la cage thoracique, la résonance, pour façonner sa voix de sorte qu'elle produise des notes d'une puissance maitrisée à l'extrême... n'est finalement que peu utilisée. Elle aurait pourtant dû apparaître comme l'un des éléments principaux de cette épopée. Elle n'est finalement que très peu utilisée. Cette saga n'est pas tant l'histoire de conteurs que celle de guerriers / aventuriers. Les héros passent le plus clair de leur temps à guerroyer. La manipulation des armes telles que les épées, la hachette, les poignards est constamment utilisée. Mais cette voix, la voix des rois... ils auraient pu en faire tellement de choses : une arme offensive, défensive, un pouvoir de manipulation de l'esprit, et j'en passe. Les idées ne manquent pas. Malheureusement, cet aspect de l'histoire a été éludé par un contexte assez simpliste de guerre moyenâgeuse. Du gâchis...


En conclusion

Je m'attendais à autre chose, vraiment. L'histoire est sombre et cruelle, mais au-delà de ça, j'espérais une aventure différente. Je déplorais dans le T3 que l'histoire ne suive plus la quête du Livre des Peurs. Au final, cette quête ne m'a pas plu plus que cela. J'aurais préféré un travail plus approfondi sur la voix des rois, un traitement plus psychologique des personnages et une fin bien moins expédiée que celle à laquelle nous avons eu droit. Ceci dit, la saga des Haut-Conteurs reste une bonne histoire de fantasy qui ravira un public friand de cette atmosphère sombre et cruelle.



























vendredi 3 juillet 2020

Hippocampus T1 : Le Laboratoire secret



Editions : Editions du Seuil, Seuil jeunesse, 11 juin 2020, 14€, 240 pages
Résumé : Ada, 13 ans, est la fille du professeur Varole, le célèbre neurologue qui dirige l'Hippocampes, une clinique ultramoderne. Passionnée par la science du cerveau, Ada est la digne fille de son père. Quand celui-ci disparaît mystérieusement, elle est persuadée qu'elle trouveras l'explication dans son laboratoire secret - auquel, jusqu'alors, elle n'a jamais eu accès. Elle y fait la connaissance de trois patients sur lesquels son père menait d'étranges expériences de transferts de mémoire... et Ada découvre chez chacun d'eux le souvenir de l'accident qui a tué sa mère, 12 ans auparavant. 
Pourquoi son père a-t-il greffé ses propres souvenirs sur ses patients ? Et pourquoi ceux d'un événement si particulier et douloureux ? Ada n'est certaine que d'une chose : c'est en répondant à ces questions qu'elle découvrira ce qui est arrivé à son père. 
Et qu'elle aura une chance de le retrouver...

Je remercie le site internet Babelio.com et les Editions du Seuil pour ce partenariat !


Mon avis

Depuis la saga Harry Potter, je n'ai pas vraiment prêté attention à la littérature jeunesse. J'ai lu quelques bandes dessinées, et quelques romans en partenariat, mais ça s'arrête là. Avec le T1 d'Hippocampus, j'ai pu renouer avec le genre avec lequel j'ai débuté, et qui m'a donné envie de poursuivre mon aventure littéraire. Attention, point de magie. Ici, c'est la science qui prédomine. Un élément de plus que je délaisse souvent au profit du fantastique. Je partais donc avec une certaine appréhension. Et pourtant, bien mal m'en a pris... car j'ai adoré ma lecture de bout en bout. 

L'histoire de la jeune Ada est singulière. Alors qu'elle n'a que deux ans, sa mère décède dans un accident de voiture. Elle est alors uniquement élevée par son père, éminent neurologue spécialiste de la mémoire. Très tôt, la fillette développe un grand intérêt pour le sujet. Âgée d'à peine quelques années, elle dévore toute la bibliothèque de son père, si bien qu'à ses 13 ans, elle possède autant de connaissances sur le sujet que les plus grands chercheurs internationaux. Ne lui manque - comme elle le dit elle-même - que l'expérience chirurgicale. Ce n'est donc pas une adolescente comme les autres. Elle ne s'intéresse qu'aux études menées par son père. Même la mort de sa mère ne semble pas la toucher plus que ça. En revanche, elle se préoccupe énormément de son père. Si bien que le jour où il disparait, elle se charge elle-même de le retrouver. Il s'agit là d'un personnage très marqué, auquel les lecteurs auront peut-être quelques difficultés à s'identifier. Mais à mon sens, c'est ce qui fait le charme de la jeune fille et qui donne une envergure plus poétique au roman. Ada est un personnage particulier. Ce n'est pas l'archétype de l'adolescente que nous pourrions rencontrer dans d'autres lectures jeunesse. Elle est extrêmement mature pour son âge. C'est un esprit pragmatique qui fait peu de cas de ses émotions. Cependant, c'est un trait de sa personnalité qui va évoluer. Le lecteur appréciera sans nul doute le développement de ce personnage, qui passe d'abord pour une jeune fille obnubilée par ses études, et qui au fil du temps, montrera un peu plus d'humanité. 

Son père d'un autre côté, est certainement le personnage qui montre le plus d'émotions. C'est un homme meurtri par la perte de l'amour de sa vie. Si lui aussi montre une passion pour la science, sa quête personnelle est plus humaine : il ne se souvient pas de la totalité de l'accident ayant coûté la vie à sa femme. Le corps n'ayant jamais été retrouvé, il est persuadé que la clé de ce mystère réside dans ce qu'il a oublié. Il va donc tout faire pour retrouver sa mémoire, quitte à implanter ses souvenirs dans le cerveau de ses patients.
C'est là qu'Ada, accompagnée de l'infirmier Kim et d'un patient nommé Sigmund, va découvrir qu'au sous-sol de la clinique, son père cache un étrange laboratoire. Le lecteur prendra plaisir à en découvrir les moindres secrets, rapidement mis à jour par Ada, puisqu'en l'absence de son père, elle en obtiendra tous les laissez-passer. 

Bien que bardée de passages très scientifiques avec un vocabulaire spécifique, uniquement à la portée des initiés, cette histoire est avant tout celle d'une famille. Suivre la petite Ada dans sa quête de réponses, puis dans son évolution personnelle est ce qui tient le lecteur en haleine. Les passages sur la mémoire sont intéressants, mais ce n'est pas l'essence de l'histoire. Le côté scientifique apporte une substance et un support autour desquels se tisse l'intrigue principale. La fin pourra sembler téléphonée pour certains lecteurs. Il n'en reste pas moins qu'elle nous laisse le souffle coupé. 


En conclusion

Par son contenu et son style, c'est définitivement un très bon premier tome. Il introduit parfaitement l'histoire et laisse le lecteur sur un cliffhanger puissant. Le côté scientifique est savamment dosé et bien qu'étant le support de l'histoire, il ne noie pas le drame familial qui reste l'élément principal du livre. Le tome 2 sortira en octobre cette année (si tout se passe bien) et j'ai vraiment hâte de lire la suite des aventures d'Ada et son père. 

Hippocampus
T1 : Le Laboratoire secret
T2 :  ???






dimanche 14 juin 2020

Les Haut-Conteurs T4 : Treize damnés d'Oliver Peru et Patrick McSpare



Editions : France loisirs, 2013, 370 pages.

Résumé : À Rome, Alexandrie, Bruxelles, les Haut-Conteurs cherchent Roland et Mathilde la Patiente. Tous deux se sont évaporés...
La jeune Eléna, le truculent Bouche-Goulue, Salim l'Insondable et Crowyn le Flamboyant collectent des indices et progressent vers le nord de l'Europe, sur la piste des Treize damnés et des origines du Livre.
Roland et ses amis sont-ils prêts à découvrir ce que nul Conteur avant eux n'avait seulement osé imaginer ? Dans la vaste cité souterraine peuplée de spectres, l'Immortel attend son heure. Voici venue l'histoire mère de toutes les histoires, voici venu le temps des révélations...


Mon avis

La fin du T3 avait ébranlé les lecteurs avec l'enlèvement de Roland par un groupe de sorcières. Les treize damnées, comme elles se font appeler, le ramènent alors dans leur repère situé sous une montagne inquiétante dans le pays norvégien. Nous retrouvons Roland après déjà deux ans de captivité. Amnésique, il croupit au fond de sa cellule sans connaitre les raisons de sa séquestration. Les sorcières se jouent de lui en le laissant intentionnellement s'échapper à plusieurs reprises. Débute alors un jeu de chasse à la souri dans la forêt alentours où il y découvre un village habité par des spectres, ou dans le labyrinthe de la cité enfouie sous la montage. Malheureusement pour le conteur, il est systématiquement rattrapé, et sa mémoire se voit effacée à chaque nouvelle tentative. Il ne reste au jeune homme que sa détermination à survivre et son prénom, le seul élément dont il se souvienne.
Séquestrée elle aussi, Mathilde prend son mal en patience, espérant inlassablement l'arrivée de leurs compagnons à leur rescousse. Mais au bout de deux ans, les renforts ne sont toujours pas là, et Mathilde décide de prendre les choses en main, en orchestrant la tentative d'évasion de la dernière chance. Parallèlement, Corwyn, Elena, Geoffroy et Salim parcourent le monde à leur recherche. Leurs découvertes finiront par les mener vers la montagne hurlante. Mais ils ne seront pas les seuls à les y retrouver.

Ce quatrième tome reprend enfin son intrigue principale autour du Livre des Peurs. Et les révélations vont bon train puisque non seulement nos héros découvriront de nouvelles pages, mais ils apprendront également bien des choses sur le livre en lui-même. Dans ce tome, l'atmosphère y est toujours aussi sombre que dans les précédents livres. Toutefois, je l'ai trouvée moins angoissante, moins effrayante. Certains éléments étaient évidents, comme le fait que les compagnons de nos deux conteurs finiraient par les retrouver. Ce qui m'a réellement intéressée dans ce tome sont toutes les révélations concernant le Livre des Peurs. On ne saura toujours pas ce que Roland devra accomplir ni pourquoi il est appelé l'Enfant Maudit. Mais quelques bribes sont lâchées, et le lecteur commence à entrevoir un avenir plus qu'incertain pour nos amis conteurs.

J'ai beaucoup aimé ce quatrième tome. Je reprochais au précédent de s'éloigner de l'intrigue principale, ce qui n'est pas le cas pour celui-ci. Je suis peinée de voir le traitement infligé à nos personnages préférés, mais cela démontre bien que la saga des Haut-Conteurs ne fait pas dans la demi-mesure. C'est une histoire sombre et sanglante, qui ne laisse que peu de répits à nos héros, et qui ne les ménage absolument pas. On note toutefois l'évolution de Roland. Après deux ans à croupir dans les entrailles d'une montagne, il est plus mature, plus lucide et plus aguerri. De l'adolescent naïf et émerveillé, il est devenu un jeune homme marqué et sûr de lui. J'ai vraiment un coup de coeur pour ce personnage. Il est le centre de l'attention, mais il n'est pas le seul héros de cette histoire. Sa relation avec Mathilde la Patiente prend ici une toute autre tournure. D'élève à maitre, ils sont désormais d'égal à égale, et cela se ressent très vite dans leur manière d'agir l'un avec l'autre. Quant à la jeune Elena, qui avait éveillé quelques sentiments amoureux chez notre jeune ami dans le tome précédent, elle poursuit son apprentissage de jeune conteuse aux côtés de Corwyn, tout en continuant les recherches afin de retrouver celui pour lequel son coeur bat. Du fait de leur séparation, la romance à peine entamée dans le T3 est peu évoquée jusqu'à la toute fin de ce roman. Et le traitement qu'en font les auteurs est très justement mené.

En conclusion

J'ai apprécié que ce quatrième tome reprenne l'intrigue principale, après un T3 plus tourné vers une enquête secondaire. Les révélations qui jusque là se faisaient attendre commencent à tomber. Le côté horreur et sanglant est toujours là et vient parfaire cette aventure inquiétante où la survie de nos héros est incertaine. La difficulté des épreuves subies apporte un toute autre sens à la saga, qui ajoute à son panel un traitement psychologique de ses personnages plus approfondi. Il n'est pas évident de comprendre quelle tournure prendra le tome 5 après la fin de celui-ci. Cependant, nous pouvons nous attendre à une escalade dans la violence et dans la tourmente, en espérant que nos héros en ressortent indemnes.

Les Haut-Conteurs
T1 : La Voix des Rois
T2 : Roi Vampire
T3 : Coeur de Lune
T4 : Treize Damnés
T5 : La Mort noire

vendredi 22 mai 2020

Le Secret de Lomé T3 : La Destinée de Lomé d'Alexiane de Lys



Editions : Michel Lafon, 2019, 15,95€, 450 pages.

Résumé : Lomé et Iollan ont quitté Bâl'Shanta et arrivent sur Terre, à la recherche du sang d'Audran, le plus puissant de tous les dragons. Là, Lomé lève le voile sur d'anciens secrets - des révélations qui changeront sa vie et lui prouveront qu'elle n'a jamais été celle qu'elle pensait être.
Quand le moment vient pour elle de retourner à Bâl'Shanta avec Iollan, Lomé ignore encore qu'elle va devoir faire des choix cruciaux pour sauver son peuple et qu'elle n'en sortira pas indemne...


Mon avis



Voici donc le dernier tome de la saga. Après le T2 en demi-teinte, trop porté sur la romance des protagonistes, ce troisième opus donne le change et recentre l'histoire sur son intrigue principale : sauver Bâl'Shanta. 

Nous commençons l'aventure directement après la fin du T2 sans ellipse. Lomé et Iollan ont voyagé entre les mondes et sont désormais sur Terre. Ils sont à la recherche du sang d'Audran qui leur permettrait de ramener les dragons à la vie, et par conséquent la paix sur Bâl'Shanta. Si Lomé revient dans le monde qui l'a vue grandir, Iollan lui, a tout à y découvrir. Heureusement, le Torga apprend très vite et va rapidement s'adapter à la vie sur Terre. Son apprentissage est touchant et très bien amené. Lomé prend le temps de tout lui expliquer malgré l'urgence de la situation. Dans leur quête, le couple retrouvera Stephanie, une connaissance du lycée de Lomé, qui deviendra rapidement sa plus grande amie. La jeune terrienne leur sera d'un grand soutien pendant leur séjour et même au-delà. Ce personnage est adorable et très attachant. Elle permet aux lecteurs de se détacher du couple Lomé/Iollan en apportant un regard neuf sur leur mission et les obstacles qu'ils devront contourner.  

La recherche du sang ancien mènera le trio de Fréjus à Paris. Lomé et Iollan voyageront encore un peu dans ce tome et feront de nombreuses rencontres, ce qui leur permettra de faire la lumière sur plusieurs éléments nébuleux du passé familial de la jeune femme. Grâce à ces découvertes, les scènes introductives des deux tomes précédents prendront tout leur sens. Et avec les révélations, vient le moment de faire des choix. Lomé en aura quelques uns à faire, rarement faciles, mais toujours avec de grandes conséquences au bout. Cela est la preuve s'il en est, que dans ce T3, Lomé a muri. Je ne l'avais vraiment pas appréciée dans le T2 où elle était immature et insolente. Le retour sur Terre l'a visiblement assagie. Elle s'implique complètement dans sa mission et ne se laisse pas aveugler par ses sentiments. Pourtant elle aurait eu de quoi car si elle a vécu de nombreuses horreurs au cours de ses précédentes aventures, la jeune femme n'est pas au bout de ses peines. 

L'intrigue nous emmène au plus intime de l'histoire de Bâl'Shanta. Elle est étroitement liée aux origines de la famille de Lomé. Entre les voyages, les courses-poursuites, les trahisons et les révélations, les lecteurs n'ont pas le temps de reprendre leur souffle. Le rythme est soutenu et l'autrice jongle aisément entre actions, révélations et sentiments. Je ne pensais pas le dire mais j'ai apprécié l'histoire autour de la romance de Lomé et Iollan. Elle a pris une toute autre tournure au fil des pages, plus contrastée et plus sombre que dans les premiers tomes. Enfin, la saga se termine sur un final à couper le souffle. Les retournements de situation sont nombreux et cohérents. L'autrice crée un suspens palpable en nous déstabilisant, en nous questionnant puis nous fait comprendre que la solution n'est pas là où on la croit.



En conclusion :

Le T1 reste pour moi le meilleur de la trilogie, le plus profond dans les thèmes qu'il aborde (esclavagisme, solitude, sentiments...). Mais ce T3 a très bien conclu la saga. Les personnages ont évolué positivement et les révélations étaient au rendez-vous. Le final surprend les lecteurs. La plume de l'autrice est toujours aussi fluide et agréable. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. C'est une bonne saga young adult fantastique, que je recommande aussi bien aux amateurs du genre ainsi qu'aux néophytes. 

Le Secret de Lomé
T1 : Le Secret de Lomé
T2 : L'Odyssée de Lomé
T3 : La Destinée de Lomé 
Saga terminée