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jeudi 23 janvier 2020

La Passe-Miroir T4 - La Tempête des échos de Christelle Dabos



Editions : Gallimard (jeunesse), 28 novembre 2019, 565 pages.
Résumé : Le monde est sens dessus dessous. L’effondrement des arches a bel et bien commencé. Une seule solution pour l’enrayer : trouver le responsable. Trouver l’Autre. Mais comment faire sans seulement savoir à quoi il ressemble ? Ophélie et Thorn se lancent ensemble sur la piste des échos, ces étranges phénomènes qui semblent la clef de toutes les énigmes. Ils devront explorer plus en profondeur les coulisses de Babel ainsi que leur propre mémoire. Et pendant ce temps, sur Arc-en-Terre, Dieu pourrait bien obtenir le pouvoir qu’il convoite tant. De lui ou de l’Autre, qui représente la plus grande menace ?

Mon avis

C'est toujours triste la fin d'une saga. Nous sommes excités à l'idée de lire la suite, mais plus autant lorsque nous arrivons au dernier chapitre. Je me suis jetée sur ce tome 4 dès que j'ai pu. Malheureusement, cette fin ne m'a pas enchantée... loin de là ! 

Nous retrouvons Ophélia et Thorn là où nous les avions laissés à la fin du T3. Le souci, c'est que je ne me souvenais plus de grand chose de cet avant dernier tome. J'ai eu du mal à reprendre le fil. Les protagonistes sont toujours à la recherche de Dieu, ou plutôt Eulalie Dilleux. Divisés en deux groupes, nous suivons les deux amoureux d'un côté, Archibald, Gaëlle et Renard de l'autre. Bérénilde et la tante Roseline ne seront pas du tout de la partie. Nous ne les verrons pas avant la toute fin du livre. Avoir beaucoup de personnages, c'est bien mais nous finissons toujours par s'attacher à l'un(e) plutôt qu'à un(e) autre. Et ne pas les suivre de tout le dernier tome, c'est extrêmement frustrant. J'avais vraiment espéré les retrouver toutes les deux dans ce T4.

Côté intrigue, nous sommes servis. Nous en saurons plus sur Eulalie Dilleux et l'Autre, sur leurs motivations, leurs objectifs et leur histoire. Je n'aurais jamais pu imaginer ce qui allait se passer. La Grande Déchirure, l'apparition des Arches, tout ici trouve une explication. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais découvrir. Et même si je trouve ces explications incroyables, je suis déçue, il faut le dire. J'espérais quelque chose de plus fantastique, moins porté sur l'aspect scientifique. C'est d'ailleurs là que le bat blesse. Pendant trois tomes, nous n'avons eu que peu d'éléments sur ces questions. Mais ici, en l'espace de quelques centaines de pages, tout nous tombe dessus. Et c'est beaucoup trop. J'ai vraiment eu énormément de mal à tout comprendre. Et encore maintenant, certaines parties m'apparaissent floues. C'est trop alambiqué pour moi. 

Autre grosse déception : je m'étais habituée au format "un tome, une arche". J'espérais donc visiter une nouvelle arche pour ce quatrième livre. Mais malheureusement, nous n'avons pas eu se plaisir et sommes restés sur Babel. Je disais déjà dans ma chronique du T3 que je n'aimais pas cette arche. Pas de chance, nous n'avons pas pu en voir d'autres. Ce qui est vraiment dommage car Christelle Dabos a lâché les noms des autres esprits de famille : Odin, Lucifer, Gaia, etc...  J'aurais adoré voir l'arche des ces trois là, sans compter tous les autres. De mémoire, elle disait qu'il y en avait 27. Nous n'en avons vu que trois. C'est tellement frustrant. 

Quant aux personnages... la fin m'a littéralement mise hors de moi. Je suis horrifiée de ce qui est arrivé à la plus part d'entre eux.  Je n'aurais jamais imaginé une telle fin. J'aime les surprises mais celle-ci n'a pas été à mon goût... Je ne souhaite pas en dire plus pour ne pas spoiler, mais j'ai bien du mal à retenir les mots. J'ai tellement adoré les deux premiers livres, que je suis d'autant plus triste de ne pas avoir ressenti la même chose pour les deux derniers. 


En conclusion :

La saga de Christelle Dabos est incroyable. Son univers, ses personnages, j'ai adoré. Mais l'intrigue ne m'a pas convaincue. Les notions scientifiques sont complexes même si je trouve intéressant que l'auteure ait pu les amener. Mais intéressant ne signifie pas que j'ai apprécié. Les explications étaient trop lourdes et le traitement des personnages m'a vraiment déplu. Son travail n'en reste pas moins incroyable, et je la remercie pour ce bel univers qu'elle a créé. 

jeudi 9 janvier 2020

Le Clan du corbeau blanc T1 : La Malédiction du wendigo d'Elfydil



Editions : Autoédité, 13 décembre 2019, 24€.

Résumé : Nokomis a enfin atteint l’âge requis pour partir en quête de son totem et ainsi devenir véritablement un membre du clan du corbeau blanc. Malheureusement, sa vie bascule le jour où elle se retrouve possédée par un wendigo manipulateur et extrêmement violent. Réussira-t-elle à s’en débarrasser sans s’en prendre à ceux qu’elle aime ?

Mon avis

Grande lectrice de SFFF, je n'avais pourtant encore jamais lu de roman dark fantasy. Je suis ravie de pouvoir dire aujourd'hui que c'est chose faite, et en plus j'ai beaucoup aimé ! Le Clan du corbeau blanc est la 1ère saga d'Elfydil, jeune auteure qui n'a pas froid aux yeux. Son histoire prend place dans une époque et un monde que l'on ne nomme pas. Les personnages s'apparentent à nos amérindiens. Ils vivent dans des clans, chaque village est représenté par un animal. Et chaque citoyen a son animal totem, un esprit qui lui est lié, obtenu après un rituel spécifique symbolisant le passage à l'âge adulte. 

Notre héroïne, Nokomis fait partie du clan du Corbeau Blanc. Elle a l'âge de passer son rituel, et se lance dans l'aventure avec ferveur ! Malheureusement ce dernier ne se passe pas comme prévu. La jeune femme est piégée par un esprit maléfique, un wendigo qui prend possession d'elle. Nokomis et ses amis vont alors tout faire pour délivrer la guerrière de ce démon cruel, non sans pertes ni difficultés. Au travers des pérégrinations du groupe, nous découvrirons d'autres clans, plongerons dans le passé des ancêtres de la jeune femme et vivrons des moments intenses et fort en émotions. Car oui, c'est bien de la dark fantasy, l'auteure nous avait prévenus !

J'ai très vite accroché à l'histoire. Nokomis est une héroïne comme je les aime, forte, combative, endurante et par dessus tout, très aimante. C'est un personnage torturé, physiquement et moralement, mais elle prend sur elle et va de l'avant. Elle est accompagnée de sa petite amie Ayana et de son frère adoptif. Ses compagnons de route sont ses ancrages, ceux vers qui elle peut constamment se tourner. C'est une histoire très psychologique. Les personnages sont poussés jusque dans leurs retranchements. Meurtres, tortures, viols.... tout y passe. Aucun personnage n'est épargné, pas même la lectrice que je suis ! Par moment, il faut avoir l'estomac bien accroché. Les scènes ne sont pas gores en soi.... C'est simplement que l'auteure sait nous surprendre, nous effrayer, nous choquer. Personnellement j'ai adoré, même si certains passages m'ont vraiment fait mal au coeur.

Autre élément que j'ai apprécié, c'est la relation entre Nokomis et Ayana. C'est littéralement l'une des premières fois que je vois une relation homosexuelle entre personnages principaux dans un roman de fantasy. Cela fait vraiment plaisir de sortir des clous.
La lecture se fait toute seule. Le style est fluide et agréable. À noter que l'auteur a créé son propre langage, elle l'utilise intelligemment tout au long du roman. Elle décrit vraiment très bien les nombreuses actions menées, les combats ainsi que les moments les plus doux. Tout est facilement visualisable, c'est agréable. Mon seul bémol, est par rapport aux scènes de possession que j'ai trouvé quelques fois redondantes et répétées. Mais d'un autre côté cela nous permet de bien comprendre ce que vit Nokomis au quotidien. 


En conclusion

Je dirais que j'ai énormément accroché à l'histoire. Son contexte change de ce qu l'on peut lire plus généralement. L'auteur maitrise son univers, qu'elle a créé de toute pièce. Les relations entre personnages sont finement menées. J'espère toutefois voir encore plus de Chilali dans le tome deux, car c'est clairement mon personnage préféré. Pour un premier roman, c'est bien réussi, il faut le dire !

samedi 4 janvier 2020

Les Prélats de Fanéas T3 : La Résistance d'Amiran


Editions : Feryl, 2019, 543 pages.

Résumé : Asté et Cléroa se dirigent vers le domaine des grands lacs afin de retrouver Morgana et de fortifier les pouvoirs de la larmia. Toutefois, la route vers l'aqua-monde est plus périlleuse qu'il n'y paraît. Les lacs souterrains qui abritaient jadis des villes comme Caelia se sont refermés sur eux-mêmes et le temple du Sud, Avalon, semble hors d'atteinte. 
Pendant que Cléora renoue difficilement avec ses origines, Noctis et Niall travaillent de concert pour réformer l'armée rebelle. Malheureusement, les factions de la résistance ont du mal à s'accorder et les tensions sont légions. Le roi Bosham, que cette rébellion excède, entend bien profiter de cette faiblesse pour en finir. Alors qu'il prépare son armée, les prélats se lancent dans une course contre la montre, espérant renforcer leurs positions avant que Maboroshi ne leur porte le coup fatal.

Mon avis

Quel bonheur de retrouver Astéria et ses Prélats. Nous avons la chance d'avoir une saga extraordinaire, publiée régulièrement : un an d'attente entre deux tomes, c'est parfait. J'avais tellement hâte de les retrouver. D'ailleurs, on les retrouve exactement là où on les avait laissés ! Le groupe est désormais séparé en deux. Asté et Cléora se rendent dans le fief de cette dernière afin de renforcer son pouvoir, pendant que les garçons, restés à Delphes, préparent la bataille à venir. La guerre est bien là. Après les batailles précédentes, la reine et ses prélats ont besoin de reprendre des forces.

Comme dans les tomes précédents, les héros vont voyager dans des régions très différentes : les domaines des Grands Lacs, les Mines de Bald du royaume de Mystfolk ainsi que la ville démoniaque de Gram du royaume d'Endor. Enfin, c'est la capitale de Fanéas elle-même que nous visiterons : Baseen-Dar. Autant d'endroits nommés dans les précédents ouvrages et que j'avais hâte de découvrir. La diversité des paysages est incroyable. J'ai particulièrement adoré la région des Larmias, que j'avais hâte de parcourir. Après Ase-gaard, les îles du Prélat du vent, Delphes et la forêt des Selvans, domaines du Prélats de la Terre, je trépignais d'impatience à l'idée de découvrir les terres du Prélat de l'eau. J'ai reçu un poster réalisé par l'autrice qui illustre les domaines des Grands Lacs. Et c'est magnifique. J'espère que nous aurons aussi la possibilité de visiter le territoire du Prélat du feu dans le tome 4. Cela permettrait de boucler la boucle. 

Revenons à l'histoire. Celle-ci avance très bien. La guerre est bien là, et les protagonistes s'impliquent corps et âme pour sauver Fanéas. Astéria est tiraillée entre ses devoirs de Reine, la volonté de protéger ceux qu'elle aime et son amour pour Kaede. Les décisions qu'elle aura à prendre ne seront vraiment pas faciles. Elle parait plus mature que dans les précédents tomes. Elle a enfin accepté ses sentiments pour le Prélat du Feu, même si leur amour passe après Fanéas et les besoins de l'alliance. Là où ce tome trois assure vraiment, c'est par rapport aux origines de certains personnages, à leur histoire personnelle, à leur vécu. De nombreux éléments nous sont révélés, sur Cléora, Freya, Maboroshi ou encore Noctis. J'ai adoré découvrir tout cela et beaucoup de choses m'ont agréablement surprise. Le lien entre Freya et Astéria est aussi décortiqué et dévoilé. Et je dois dire que je ne m'attendais pas à tout cela ! 

Pour ce qui est de la romance, elle est toujours bien présente dans ce troisième tome, mais elle ne prend pas le dessus sur l'action. Elle fait partie de l'intrigue. En général, ce n'est pas ma tasse de thé, mais dans cette histoire, j'adore. Je regrette même de ne pas voir assez de Cléora/Noctis, mes petits chouchous. Quant à la relation entre Kaede et Astéria, comme précisé précédemment dans la chronique, elle va prendre beaucoup plus d'ampleur. Les deux jeunes gens acceptent leurs sentiments mutuels, mais dans un contexte de guerre comme celui-là, et par rapport aux obligations d'Astéria en tant que reine, il sera difficile pour eux de vivre leur vie de couple comme ils le voudraient. Je suis moins attirée par cette relation, c'est vrai. Certainement parce que je n'apprécie pas autant les deux personnages que les prélats de l'eau et de la terre. 

Enfin, il est important de signaler que d'importantes décisions sont prises dans ce livre. Des décisions qui auront de grandes conséquences sur l'avenir de Fanéas. Cela démontre que l'auteure n'hésite pas à mettre en jeu la vie et l'intégrité de ses personnages. La saga passe alors dans une toute nouvelle dimension, plus mature, plus sombre et plus tranchante. 



En conclusion

Evidemment, je suis impatiente de lire le tome suivant, mais je n'oublie pas que c'est le dernier ; celui qui mettra un point final aux aventures d'Astéria et de ses Prélats. En attendant, ce tome trois ravira tous les fidèles lecteurs et lectrices de cette saga. Il monte crescendo en intensité. Comme son nom l'indique, il prépare l'alliance d'Amiran, l'alliance des résistants, pour ce qui sera très certainement la grande et dernière bataille du tome 4.  Je ne peux que vous conseiller cette saga si vous ne vous êtes pas encore lancés !