Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romains
Edition : Gallimard
Collection : Folio
Année d'édition : 1988
Pages : 152
4ème de couverture :LE TAMBOUR : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ça me chatouille, ou plutôt ça me gratouille.KNOCK : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?LE TAMBOUR : Ça me grattouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...KNOCK : Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?LE TAMBOUR : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de théâtre. Et hier, lors d'un marché aux puces, j'ai eu l'occasion d'acheter cette pièce, figurant par chance dans la liste du baby challenge théâtre 2012. J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. Ce ne sera pas un coup de cœur c'est certain. Je ne l'ai pas détestée non plus cependant...
Cette pièce est divisée en trois actes. Je vais les décrire assez vite pour ne pas vous spoiler. Le premier met en scène le personnage principal de l'histoire, le docteur Knock, ainsi que le docteur Parpalaid, sa femme et leur chauffeur. On y apprend que Parpalaid a cédé sa place de docteur de la commune de Saint-Maurice à Knock. Ce dernier lui doit encore de l'argent au début de la pièce. Le deuxième nous montre l'installation de Knock dans son bureau et ses premières consultations. Et pour finir, nous revoyons le docteur Parpalaid dans le troisième, venu chercher sa redevance auprès de Knock trois mois plus tard. On découvre ainsi comment marchent les affaires du personnage éponyme.
Je dois dire que cette pièce ne m'a pas spécialement marquée... Knock est un excellent orateur. Il est sûr de lui, a des convictions très fortes, et sait pertinemment quels mots usés pour convaincre son auditoire. Il hérite au début de la pièce de milliers d'habitants plus ou moins bien portants, qui n'ont jamais réellement eu besoin du précédent docteur (mr Parpalaid), et va réussir avec ses mots, à convaincre l'ensemble de la population qu'elle est malade, et qu'elle a besoin de lui et de sa médecine. Pour lui, le mot santé devrait tout simplement ne pas exister, parce qu'il y a toujours quelques choses à soigner. Quand il n'y a rien, il lui suffit d'inventer.
P.80 :"KNOCK<<Tomber malade>>, vieille notion qui ne tient plus devant les données de la science actuelle. La santé n'est qu'un mot, qu'il n'y aurait aucun inconvénient à rayer de notre vocabulaire. Pour ma part, je ne connais que des gens plus ou moins atteints de maladies plus ou moins nombreuses à évolution plus ou moins rapide. Naturellement, si vous allez leur dire qu'ils se portent bien, ils ne demandent qu'à vous croire. Mais vous les trompez. Votre seule excuse, c'est que vous ayez déjà trop de malades à soigner pour en prendre de nouveaux."
Voyez... et il est tellement fort ce monsieur qu'il arrivera à convaincre son prédécesseur que lui aussi est malade. C'est un charlatan entouré de gens crédules. Ces derniers ne sont effectivement pas très malins. On a du mal à comprendre l'intérêt de la pièce... Elle nous présente un médecin beau parleur, capable d'attirer l'attention de tous, de se faire connaitre et aimer, et surtout de convaincre n'importe qui qu'ils sont malades et ont besoin de la médecine. C'est tout... Alors quoi ? On me dira certainement que cette pièce se suffit à elle-même, qu'elle est juste là pour dénoncer les travers de la médecine, ou pour passer un bon moment à la lecture (je ne sais pas du tout ce qu'elle donne une fois mise en scène). Mais personnellement, je n'ai pas l'impression de me faire avoir quand je vais chez le médecin, et je n'ai pas spécialement passer un excellent moment en la lisant. Elle m'a fait sourire, sans plus... Le troisième acte m'a laissé un goût amer. Pour moi elle n'est pas terminée. Ce n'est qu'une question de goût après tout. Je n'aime pas les pièces qui se terminent ainsi. Knock va visiblement continuer à rouler son monde, point. Même pas d'ouverture...
Sans plus quoi....
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