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dimanche 24 janvier 2021

Les Prélts de Faneas T4 : La Légende des amants séparés de Charlotte Abécassis Weigel

 
Editions : Feryl Editions, 13 novembre 2020, 606 pages.
Résumé : Astéria Cliff, reine de Faneas, a oeuvré d'arrache-pied pour protéger son peuple du roi d'Endor grâce à ses multiples sacrifices. Faneas a recouvré un semblant de liberté. Toutefois, rien n'est acquis. Maboroshi, fatigué d'attendre, entend bien accélérer l'avènement de Freya par le biais du mariage qu'il projette depuis des mois. Cette union mettrait fin à la vie d'Asté et ferait du démon le roi incontesté de Faneas et d'Endor. Pour lui résister, l'alliance d'Amiran s'est fortifiée. Son étendard s'élève à présent comme le dernier rempart contre la tyrannie endorine. Cependant, sauver celle qui lui a donné le temps de s'épanouir n'est plus dans ses priorités. À l'approche de la guerre, Asté n'a plus la force de se relever et l'avenir semble bien sombre pour Faneas.
 
Mon avis
 
 
 Quatrième et dernier tome de la saga, je l'attendais comme un enfant attend Noël. Les Prélats de Faneas est l'une de mes sagas fantasy préférées. Et comme toute lectrice qui s'apprête à dire adieu à ses personnages favoris, j'ai débuté cette lecture avec un sentiment d'excitation mêlé à de l'appréhension. Dire au revoir, ce n'est définitivement pas mon truc. 

Nous retrouvons nos héros cinq ans après la fin du T3. Astéria est restée tout ce temps la prisonnière de Maboroshi. Kaede a disparu. Cléora et Noctis mènent comme ils peuvent l'alliance d'Amiran avec l'aide de Sora. Notre groupe de héros est complètement éclaté. En cinq ans, chacun a eu le temps de grandir et de murir à sa façon. Sora est devenu un beau jeune homme, plein de fougue et d'envie d'en découvre. Kaede a sombré dans la dépression après le départ d'Asté, Cléo et Noctis ont mis leurs sentiments personnels de côté pour se consacrer totalement à l'alliance et Asté... eh bien Asté n'est plus que l'ombre d'elle-même. C'est un vrai crève cœur que de retrouver ce personnage au trente-sixième dessous, elle que nous connaissions pleine d'énergie et de combativité. Le développement des personnages est impressionnant. Certains ont tourné exactement comme nous l'aurions imaginé, d'autres en sont aux antipodes. La force principale de cette saga repose sur ses personnages, sur le lien qui les unit et bien évidemment, sur leur caractère respectif. Faire un saut dans le temps, les retrouver différents, c'était un pari dangereux, mais que l'auteure a su relever haut la main. Car ce qu'elle nous propose, ce sont des personnages façonnés avec cohérence, travaillés avec minutie jusque dans les liens qui les unissent les uns aux autres. 

L'intrigue en elle-même n'est pas en reste. Arrêter Maboroshi est la priorité, sauver Astéria passe au dernier plan. Mais est-ce bien le cas ? Avec autant de personnages, il est évident que chacun a ses propres désirs et ses propres plans à mettre à exécution. Nous pourrions nous perdre entre toutes ces différentes intrigues, et pourtant, tout s'imbrique parfaitement pour se confondre en une seule et même fin en apothéose. La fin, parlons-en justement. J'ai rarement été scotchée sur mon canapé comme je l'ai été à la lecture des derniers pages de ce tome. L'auteure ne nous ménage pas, elle sait comment manipuler ses lecteurs. Elle nous emmène exactement là où elle veut et le couperet tombe sans que nous n'ayons rien pu voir venir. Moi qui est toujours peur des fins de saga, celle-ci est une véritable réussite. J'ai eu de la peine à m'en remettre et j'ai senti pendant plusieurs jours encore cette excitation suscitée par la surprise mêlée à la tristesse de quitter mes personnages préférées.

Quant au rythme de l'histoire, vous en aurez pour votre grade. Le rythme est parfait. Les scènes de batailles sont incroyables, elles vous mettent en tension comme si vous y étiez vraiment. L'atmosphère tendu est quasiment palpable. Heureusement, des moments de répits ponctuent de-ci de-là cette action effrénée. Les émotions se succèdent sans arrêt, entre la tension des moments de guerre, et la douceur des moments de rencontre, d'amitié et d'amour.


En conclusion

Ce T4 ponctue avec panache cette saga fantasy. J'ai adoré ma lecture de bout en bout, depuis le moment où j'ai ouvert le T1 pour la première fois, jusqu'à celui où j'ai fermé les pages de ce dernier tome. Magie, légende, mystère, amour, batailles et surtout amitié et famille, voilà les maitres mots de cette histoire pleine de rebondissements et d'émotions en tout genre. Si vous recherchez une nouvelle histoire de fantasy dans laquelle vous lancez, n'hésitez pas, et rejoignez Astéria et sa famille à Faneas.

dimanche 17 janvier 2021

Vampyria T1 : La Cour des ténèbres de Victor Dixen

 

Éditions : Robert Lafond, 15 Octobre 2020, 491 pages, 16€
Résumé : À la cour des ténèbres, le moindre faux pas se paye au prix du sang. 
"Tu vas t’épanouir à Versailles telle une fleur exotique. Les vampyres du palais raffolent de tout ce qui sort de l’ordinaire. Mais attention : la Cour des Ténèbres a ses codes, ses pièges mortels, et le moindre faux pas s’y paye au prix du sang..."

EN L’AN DE GRÂCE 1715, le Roy-Soleil s’est transmuté en vampyre pour devenir le Roy des Ténèbres. Depuis, il règne en despote absolu sur la Vampyria : une vaste coalition à jamais figée dans un âge sombre, rassemblant la France et ses royaumes vassaux. Un joug de fer est imposé au peuple, maintenu dans la terreur et littéralement saigné pour nourrir l’aristocratie vampyrique.

TROIS SIÈCLES PLUS TARD, Jeanne est arrachée à sa famille de roturiers et catapultée à l’école formant les jeunes nobles avant leur entrée à la Cour. Entre les intrigues des morts-vivants du palais, les trahisons des autres élèves et les abominations grouillant sous les ors de Versailles, combien de temps Jeanne survivra-t-elle ?
 
 Mon avis


Je surfe rarement sur la vague littéraire. En général, je lis les nouveautés avec un sérieux cran de retard. Mais là, le synopsis, la couverture, l'auteur... je ne pouvais pas passer à côté. Et j'ai bien fait, car de mémoire, cela fait quelques années que je n'avais pas dévoré un roman comme j'ai dévoré celui-ci. 

L'histoire prend place à notre époque. En 2015 plus précisément. Mais ce monde n'a pour autant rien à voir avec celui que nous connaissons car un événement a tout changé. En 1715, Louis XIV notre Roi Soleil, a effectué la première transmutation vampyrique de l'histoire de l'humanité. Devenu immortel, il s'est entouré d'une cour qu'il a façonnée à son image. Les nobles ont ainsi asservi le peuple français d'abord, puis les royaumes alentours, pour finalement s'étendre dans le monde entier tout au long des siècles passés. Sous ce règne de terreur, de nombreux événements historiques n'ont donc pas eu lieu. La Révolution française bien évidemment, mais surtout, la Révolution Industrielle. J'en parle car cela a eu pour conséquence directe qu'en 2015, dans le monde de Vampyria, les hommes et les femmes vivent encore dans un simulacre du  modèle de vie des temps modernes. L'électricité n'existe visiblement pas, les nobles s'habillent de perruques, robes et poudre blanche, les pauvres chassent eux-mêmes le gibier lorsqu'ils sont certains de ne pas se faire prendre. S'ajoute à cela le joug sous lequel vit le peuple. Celui-ci n'a pas le droit de sortir après le couvre feu, et n'a pas le droit non plus de quitter son village. En 2021, cela fait étrangement échos à notre vie actuelle. De plus, chaque membre issu du quart état doit se livrer à la saignée mensuelle, la dime payée en nature. C'est ainsi que les vampyres récoltent leur repas. Dans ce monde, la valeur donnée aux impôts et autres taxes est bien différente. Rien que pour le contexte, cette histoire est incroyable.
 
J'ai également beaucoup aimé le personnage principal : Jeanne. D'aucuns la trouveront un brin psychopathe. Moi je l'ai trouvé forte, têtue et indomptable. Je vois en elle un personnage intègre, fidèle à ses principes et à ses valeurs. Jeanne n'a pas les codes de la haute société, elle joue un jeu dangereux, et malgré tout, elle semble savoir tirer son épingle du jeu.
Quant aux autres, que ce soient les élèves, les professeurs, les vampyres ou les humains, tous sont travaillés et développés de la même manière. Ils sont tous écartelés entre survie et ambition face à ce Roy cruel et déconnecté. Cette lecture nous met en tension, c'est d'ailleurs certainement pour cela que j'ai eu autant de mal à lâcher ce livre.
 
 
En conclusion
 
La Cour des ténèbres est un excellent premier tome. Il introduit parfaitement ce monde si similaire et pourtant si différent du notre. Victor Dixen sait nous tenir en haleine d'un bout à l'autre de son roman. Sous sa plume, Jeanne avance de dangers en dangers, tout en gardant son objectif en tête. Rien ne semble pouvoir l'arrêter. Pour autant, les lecteurs se demanderont tout de même une chose : la fin justifie-t-elle les moyens ?

samedi 9 janvier 2021

L'Automne des magiciens T1 : La Fugitive de Hélène P. Mérelle

Editions : Editions de Noyelles, France Loisirs, 652 pages, Septembre 2020, 8,90€
Résumé : Octavianne, huitième fille de la reine d'Elgem a grandi dans le palais royal. À seize ans, sa soeur aînée régnante veut la marier contre son gré. Acculée, Octavianne s'enfuit et mène une vie d'errance, à la recherche d'un maitre de magie qui lui apprendra à contrôler ses pouvoirs naissants. Elle rencontre alors Adalgis, un chasseur mi-homme mi-lion qu'elle sauve et guérit. Au côté de cet être complexe et fascinant, libre et sauvage, une vie différente se dessine pour la jeune magicienne. 
Mais bientôt d'inquiétantes ombres issus de son passé menacent de la rattraper, et Octavianne doit faire un choix. Peut-on réellement échapper à son destin ?

Mon avis
 
L'histoire de L'Automne des magiciens, c'est celle d'Octavianne, princesse du royaume d'Elgem. Dans ce royaume gouverné de reine en reine, l'idée même d'accéder au trône n'a jamais effleuré la princesse. Les règles sont claires : seules les reines sont capables de manipuler la magie. Lorsqu'Octavianne résiste à sa soeur la reine Prima, bien décidée à la marier, son pouvoir magique s'éveille. Cette nuit-là, elle s'enfuit loin de ce mariage forcé et de cette soeur qui n'a que le pouvoir en tête. Octavianne entreprend un long voyage qui la mène dans chaque coin des terres des Neuf-Cités. 

J'aime beaucoup l'idée d'une princesse qui fuit sa vie de confort et part à l'aventure. C'est un thème qui peut revenir dans plusieurs histoires de fantasy c'est vrai. Mais ici la jeune femme s'en va dans le but de trouver un maitre magicien qui lui apprendra à se servir de ses pouvoirs. La première partie du roman est centrée la-dessus. Les lecteurs découvrent tout de l'utilisation de cette magie, en même tant que la princesse. C'est très enrichissant. De plus, le contexte géo-politique est assez bien représenté : neuf cités, chacune gouvernée à sa manière. Pour l'une, seules les reines possèdent la magie, dans une autre, seul le duc en est le légat, et dans une autre encore, la religion fait foi et le culte de la Lune est au-dessus de tout. Les paysages sont aussi différents que les manières de gouverner. Cette diversité fait la richesse de ce premier roman, ou plutôt, de cette première partie.
 
Mais toute cette dimension de l'intrigue est laissée de côté dans la seconde moitié de l'histoire, plus tournée vers la nouvelle relation amoureuse d'Octavianne. Les sentiments prennent alors une place prépondérante et ont pour conséquence de nombreuses longueurs. Certains passages m'ont fait l'impression que nous tournions en rond. S'ajoute à cela, un fait souvent relevé par les autres lecteurs.rices : la princesse Octavianne échappe à de (trop?) nombreuses tentatives de viol et attouchements. Je me demande si cette redondance est pertinente. Je terminerai ce côté plus négatif de ma critique par le résumé. Un conseil : contentez-vous de celui de la quatrième de couverture que j'ai recopié ici. Car sur les sites internet de lecture ou de ventes de livres, le résumé en dit beaucoup trop. Ils vous racontent littéralement tout ce qui se passe d'intéressant dans le roman. 

J'ai beaucoup aimé les personnages. À commencer par Octavianne, une princesse farouche et téméraire, qui sait ce qu'elle veut et surtout, ce qu'elle ne veut pas ! Proche du peuple, c'est une jeune femme généreuse et attentive, qui se mouille les mains lorsqu'il le faut. Au départ indépendante et alerte, elle s'adoucira en rencontrant Adalgis. Celui-ci aura une emprise assez réductrice sur elle c'est vrai. Je trouve que le fait de s'être trouvé un protecteur a camouflé son côté débrouillard. Mais je ne doute pas qu'elle le retrouvera dans le second tome, vu la fin du premier ! Quant à Adalgis, c'est un homme-lion similaire aux loups-garous dans cette dualité qu'il vit au quotidien avec le lion en lui. À la différence cependant qu'il ne se transforme pas en lion. Il est un être hybride, mi-homme mi-lion. J'apprécie beaucoup cet effort de l'autrice de nous proposer de nouvelles créatures. J'attends d'en apprendre plus sur lui et ses semblables dans les prochains tomes. À noter également que c'est un personnage en conflit perpétuel avec lui-même, tiraillé entre le désir d'être avec celle qu'il aime et la réalité de leur situation. Par rapport à Adalgis, l'autrice a su nous décrire sans trop de longueurs cette souffrance qu'il éprouve au quotidien. Il est loin de n'être qu'une bête ou un soldat. Il est bien plus.


En conclusion

C'est un premier tome qui introduit parfaitement l'histoire. Il nous propose un nouvel univers de fantasy, avec des personnages dont on voit bien l'évolution au fil des pages. J'attends plus du tome 2 cependant. J'espère que la romance sera plus en retrait et laissera plus de place à la découverte de ce monde qui promet de belles choses.

samedi 2 janvier 2021

La Cité lagune T1 : Le Pouvoir des soeurs d'Anne Kalicky



Editions : France loisirs, 10,90€, 144 pages, Janvier 2021
Résumé : Dans la cité lagune, habitent des jumelles aux longs cheveux roses. Recueillies petites par une servante et son maître, les deux sœurs ne savent rien de leurs origines. Mais lorsque le danger les menace, elles réalisent qu’un étrange pouvoir les unit…
 
Merci aux éditions France Loisir pour cette lecture réalisée dans le cadre des Top Lecteurs 2020.
 
Mon avis
 
J’ai beaucoup apprécié ce roman. L’histoire suit les jumelles Mahaut et Nella, deux petites filles aux étranges cheveux roses. Recueillies par la servante Simonetta et le peintre Carlo alors qu’elles n’avaient que quelques mois, les fillettes ont bien grandi et se préparent à célébrer leur premier carnaval de Cadacise. Cette journée promet d’être spéciale puisqu’elle tombe pile le jour de leur anniversaire. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Alors que le bal suit son cours, que les fillettes s’amusent tout leur saoul, d’étranges événements vont avoir lieu. Pour les jumelles, c’est le début d’une aventure surprenante.

Ce roman est destiné à un jeune public, mais l’histoire est suffisamment intrigante pour qu’un adulte s’y intéresse. Le style est fluide et à la portée d’enfants. Il y a quelques mots d’italiens disséminés entre les pages, mais l’autrice les explique tous avec une note de bas de page, ce que je trouve très ludique. Les chapitres sont courts et entrainants. La mise en page est claire et très espacée, ce qui ne manquera pas d’aider les enfants qui auraient encore quelques difficultés en lecture. C’est un livre qui se lit très vite. Toutefois, je le trouve vraiment trop court. On a à peine le temps de rentrer dans l’histoire que le tome est déjà terminé. Je suis restée sur ma fin et j’aurais beaucoup aimé avoir encore quelques chapitres de plus.

Pour ce qui est de l’histoire, elle est très intrigante. On ne sait pas vraiment ce qui va arriver aux jumelles. Tout ce que l’on sait, c’est qu’elles sont au coeur de quelque chose, et qu’à priori cela a avoir avec la peste noire qui frappa leur ville dix ans plus tôt. Au delà de cela, on ne sait absolument rien. L’histoire se termine lorsque la situation commence à évoluer pour les fillettes. Ce roman aurait été parfait s’il avait été un peu plus long !
 
 
En conclusion 
 
Ce roman est très bien écrit et l’histoire est tout ce qu’il y a de plus intrigante. Tout le mystère autour des deux enfants est l’essence même de cette histoire. Et il est très bien amené. De plus, le style est fluide et à la portée des plus jeunes. S’ajoute à cela quelques mots d’italien que les petits (et les plus grands) pourront s’amuser à apprendre grâce aux notes de bas de page. Et la mise en page est vraiment très agréable car claire et espacée. Je le conseille aux plus petits comme aux plus grands.