Editions : Milady, 08 Juillet 2020, 7,10€, 408 pagesRésumé : Mercy a accepté d'endosser la responsabilité de protéger tous ceux qui vivent sur le territoire de la meute - ce qui aurait dû se limiter à traquer des gobelins tueurs, des chèbres zombies et un troll de temps à autre. Au lieu de cela, leur foyer est à présent considéré comme une zone neutre où les humains peuvent négocier avec les faes sans danger. En réalité, nul n'est en sécurité. Tandis que généraux et politiciens affrontent les Seigneurs Gris, une tempête approche... Et son nom est la Mort. Mais la meute a donné sa parole. Qu'importe le prix.
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samedi 31 octobre 2020
Mercy Thompson T11 : Le Souffle du mal de Patricia Briggs
Le roi Osfrid T1 de Matilda Taupee Fortune
Editions : Editions de l'Apothéose, 194 pages, 13,80€, 2020Résumé : L’univers est divisé en neuf mondes qui, pour la stabilité du Tout, ne peuvent communiquer ensemble. Odin, dieu tout-puissant, y veille jalousement. Mais sait-il que dans le royaume de Midgard, une prophétie annonçant au roi Didrik la mort de son fils allait menacer l’équilibre. Osfrid, prince de Midgard, est un adolescent superbe, mais voilà que sa santé décline. C’en est trop pour la fierté du jeune homme qui, un jour, décide de quitter le royaume.
Accompagné par Ralf, Falco et une inconnue, Osfrid entame le périple de sa vie. Le voyage est ralenti par les infirmités importantes d’Osfrid et contrarié par Ragnar qui veut s’assurer de la vacance du trône. Vont-ils réussir la traversée du royaume des morts que défend la déesse Hel ? La déesse Freya pourra-t-elle leur apporter son aide jusqu’au bout ? Lorsque les Dieux règlent leurs comptes à travers leurs créatures, ces dernières souffrent… beaucoup.
mardi 20 octobre 2020
Le chateau des animaux T1 : Miss Bengalore de Félix Delep et Xavier Dorison
Editions : France loisirs, 2020, 72 pages, 15,95€Résumé : Les hommes sont partis. Dans le château, il ne reste plu que les animaux : poules, chèvres, ânes et moutons s'épuisent à la tâche pour le prestige du Président Silvio et sa cruelle milice de chiens. La dictature et la terreur règnent... À moins que certains animaux ne décident d'entrer en résistance.
Je trouve cette fresque criante de vérité et très bien amenée. Comment maintenir sous sa coupe des dizaines de personnes ? Par la peur. Et quoi de plus imposant et intimidant qu’un énorme taureau et une horde de chiens déchainés ? Le lecteur comprend très bien ces petits animaux qui se laissent enchainer. Comment pourrait-il en être autrement ?
Les premières pages m’ont littéralement retournée. D’autant que l’histoire commence fort avec l’exécution de la pauvre Adélaïde, qui n’a commis pour seul crime que d’avoir garder pour elle l’oeuf qu’elle a elle-même pondu. À titre d’exemple, elle est déchiquetée par plusieurs chiens sous les yeux de tous les autres animaux. Imaginez, une pauvre petite poule, attachée à un poteau, le visage tuméfié, face à une meute de chiens tous crocs et griffes dehors. Le rapport de force est bien sûr disproportionné. Mais que faire face à cela ? Cette scène donne immédiatement le ton de l’histoire. Ce n’est pas un conte pour enfants. Ça non.
On se retrouve rapidement à prier pour ces pauvres animaux que l’on prend en sympathie. J’avoue avoir eu beaucoup d’apriori au début de ma lecture. Le sujet ne m’intéressait pas plus que cela, et je n’ai jamais été une grande fan de l’antropomorphie. Mais ce premier tome m’a complètement convaincue.
Premièrement, même s’il s’agit d’animaux, il est tout à fait possible de s’identifier à ces petits êtres malmenés. Deuxièmement, il est intéressant de voir que celle qui va mettre le feu aux poudres est une vieille oie et celle qui va agir dans l’ombre est une jeune chatte, maman de deux chatons. Les deux figures de proue de cette révolution sont deux femelles. Et ça en 2020, je trouve que c’est très bien placé. Aidée de César le Lapin et du Rat, miss Bengalore mène sa petite révolution, en éveillant discrètement les consciences de ses camarades d’infortune. Le Rat est littéralement la voix de la sagesse. Cela fait un peu cliché, mais c’est rapidement pardonné car il représente le petit grain de sable qui vient gâcher le plat du président. J’ai adoré son intervention dans la grange, et son discours sur la vérité. Il a une manière imagée de présenter les choses qui est très intéressante et très percutante. C’est un personnage très intéressant.
C’est d’ailleurs là, l’une des forces supplémentaires de cette histoire. Les personnages sont extrêmement convaincants. Chacun exploite des traits caractéristiques de l’animal qu’ils sont, mais en parallèle, ils représentent également chacun une personnalité littéraire distincte. Le Rat est un vieux sage, miss B. est une chatte préoccupée par sa famille, Marguerite est une vieille oie qui n’a plus rien à perdre, plus de famille ni de bien, Ruck est le personnage secondaire toujours là en cas de besoin, et César est le meilleur ami que tout le monde voudrait avoir. Ces figures sont stéréotypées, mais malgré cela, cette histoire fonctionne vraiment car elle prend le lecteur par les sentiments.
Ce premier tome est une réussite. Les illustrations sont criantes de vérité et parlent parfois plus que les mots. Les émotions sont fortes, on passe sans transition par de l’indignation, de la peur, de la révolte, un sentiment d’injustice, puis par de l’espoir, et enfin une sensation de satisfaction et de détermination. Je ne peux que vous conseiller cette bande dessinée. Moi en tout cas, j’ai hâte de lire le deuxième tome !
jeudi 8 octobre 2020
Lulu et Nelson T1 : Cap sur l'Afrique d'Aurélie Neyret, Omont et Girard
Editions : France loisirs, 2020, 64 pages.
Résumé : La vie ne prend pas toujours le chemin le plus court pour nous mener là où elle doit nous mener. Elle aime les détours. Et ceux-ci regorgent d'émotions inconnues, d'expériences inédites et de rencontres magiques... Dans un pays en proie aux inégalités, Lulu - italienne intrépide - et Nelson - sud-africain, plein d'espoir -, que tout tend à séparer, se retrouvent unis autour d'un même combat : la quête de la liberté.
Lulu et Nelson n’a rien à envier à son prédécesseur Les Carnets de Cerise. Cette fresque africaine vous dépayse sans difficulté et vous questionne à la fois sur les rapports entre humains, et entre humains et animaux.
J’ai beaucoup aimé ce tome 1. Je ne suis peut-être pas objective puisque je suis une fan inconditionnelle d’Aurélie Neyret, qui avait déjà fait un extraordinaire travail sur les Carnets de Cerise. D’un autre côté, c’est certainement aussi la preuve que cette BD en vaut le coup.
Premièrement les illustrations, les traits sont tout en rondeurs. Une attention toute particulière est portée sur les ombres et les décors des planches sont très bien travaillés également. Les couleurs utilisées ne sont pas agressives et la palette est assez large. Chaque chapitre a sa couleur, ce qui permet un découpage net et précis qui plaira au lecteur.
L’histoire quant à elle n’a rien d’une histoire simplette. Les thèmes abordés y sont d’actualité et parfois même assez durs. L’histoire commence avec la mort de la mère de Lulu, puis se poursuit avec celle de son meilleur ami, le lionceau né le même jour qu’elle. La fillette se retrouve alors dans un processus de deuil qu’elle a du mal à gérer. Et son père ne s’en sort pas beaucoup mieux. La fillette cache alors sa douleur dans son projet de repeuplé le cirque familial, en partant seule en Afrique du Sud, à la recherche d’autres lions. L’adulte que je suis en a eu des frissons, rien qu’à l’idée de savoir cette petite clandestine voyageant seule à l’autre bout du monde. Heureusement pour elle, son père la suivit. Mais nous voilà finalement embarqués dans une toute autre histoire, puisque qu’une fois arrivés en Afrique du Sud, nos deux héros se retrouvent en plein Apartheid. Pour les plus jeunes, c’est une partie de notre histoire qui leur seront très certainement encore inconnue. Il y a donc ici une part d’instruction historique très intéressante et intelligemment amenée puisque nous découvrons tout cela avec les yeux de Lulu, soit les yeux d’une enfant. C’est parfait pour expliquer ce bout d’histoire à nos propres petits.
Et puis Lulu va faire la rencontre du jeune Nelson. Un enfant noir sud-africain qui va se faire un devoir de s’occuper d’elle. Va alors se poser la question de l’éthique animale. Nelson ne comprend pas pourquoi Lulu veut capturer des lions pour les ramener chez elle, eux qui vivent tranquillement en liberté dans la savane. Encore un sujet très intéressant à traiter avec les enfants. Sommes-nous en droit de voyager jusqu’en Afrique du Sud pour capturer des lions qui n’ont rien demandé à personne, et les ramener chez nous ? Bien sûr, du point de vue de Lulu, il s’agit plus de se faire de nouveaux amis pour remplacer les anciens qu’elle a perdu, et qui ont toujours été auprès d’elle ! Les capturer pour amuser les adeptes du cirque, ce n’est pas vraiment ce qui l’intéresse. Mais est-elle dans son bon droit pour autant ? Nelson va lui poser la question. Et cette question, les enfants qui liront cette BD se la poseront également.
En résumé, cette bande dessinée a tout pour plaire. Une histoire attachante et qui fait réfléchir sur de nombreux sujets, et des illustrations magnifiques qui ne manqueront pas de ravir les yeux des lecteurs.